Une enfant de neuf ans a perdu la vie après avoir été aspirée dans une bouche d'égout à Berkane où les fortes précipitations ont submergé plusieurs zones. Son père, qui l'accompagnait, a survécu. Le drame évoque (une nouvelle fois) des insuffisances structurelles dans le réseau d'évacuation des eaux pluviales, alors que des spécialistes alertent sur l'urbanisation accélérée et l'absence de dispositifs de régulation hydraulique. Une fillette de neuf ans a péri après avoir été entraînée dans une bouche d'égout à Berkane alors que la région fait face à des précipitations exceptionnelles. Son père, qui l'accompagnait, a failli subir le même sort. Les secours, intervenus après l'accident, ont extrait le corps sans vie de l'enfant, a confirmé vendredi une source locale. Selon les premiers éléments rapportés par les médias marocains, la fillette aurait été aspirée par le courant en traversant une zone inondée avec son père. Les équipes de recherche ont utilisé des foreuses et des caméras d'inspection pour localiser la victime dans le réseau souterrain. L'accident dévoile de graves lacunes dans la gestion du drainage urbain. À Berkane, comme dans d'autres villes, le réseau d'évacuation des eaux pluviales repose sur des conduites sous-dimensionnées et des grilles d'égout dépourvues de dispositifs anti-refoulement. En cas de précipitations intenses, les collecteurs saturés provoquent des reflux et des écoulements incontrôlés. Des experts pointent également l'absence de clapets de non-retour et de bassins de rétention capables d'absorber les surplus hydrauliques. Plusieurs acteurs de la société civile appellent à une enquête pour établir d'éventuelles responsabilités et évaluer l'état du réseau d'assainissement. L'urbanisation rapide et l'imperméabilisation des sols aggravent la vulnérabilité des infrastructures, ce qui expose les zones urbaines à des inondations récurrentes. Les conditions météorologiques restent préoccupantes. La Direction générale de la météorologie (DGM) a placé plusieurs provinces en alerte rouge pour des chutes de neige pouvant atteindre 60 centimètres au-delà de 1 500 mètres d'altitude, notamment à Ifrane, Azilal, Béni Mellal et Midelt. Une vigilance orange est également en vigueur dans d'autres régions, touchées par des précipitations soutenues, des rafales de vent et des orages de grêle. Le nord du pays, de Tanger à Al Hoceïma en passant par Tétouan et Larache, s'attend à des cumuls de pluie pouvant atteindre 130 millimètres, tandis que des bourrasques approchant les 100 km/h sont redoutées sur la façade atlantique et jusqu'au Rif. Mercredi 5 mars, les services météorologiques avaient déjà mis en garde contre un épisode de fortes précipitations et de neige, signalant une dégradation marquée des conditions climatiques sur une large partie du territoire.