En novembre 2010, les fortes pluies qui se sont abattues sur le Maroc, et surtout sur la région de Casablanca ont causé d'énormes dégâts. La Lydec a-t-elle retenu la leçon et prévu un plan pour contrer les aléas de la pluviométrie ? Réponses et clarifications d'une responsable. Il a fallu quelques heures de pluie pour voir, ces derniers jours, des égouts bouchés et des rues inondées. Jean's mouillés jusqu'aux genoux, un passant ne cache pas sa colère : « Sajid, le ministère de l'Equipement et la Lydec sont tous responsables de la situation chaotique de Casablanca. Le mot gestion, chez eux, fait défaut ». Le Soir échos s'est adressé aux «mis en cause» pour avoir des réponses aux questions que se posent le citoyen lambda.Alors que Sajid est resté injoignable, au ministère de l'Equipement c'est Khadija Bourara, conseillère en communication du ministre qui nopus apprend qu' « Un livre blanc, récemment publié, contient toutes les réponses que se poseraient les gens sur les questions d'infrastructure et de gestion d'intempéries. Il faut passer le prendre au ministère ou le commander». Seule Bouchra Ghiati, directeur de la communication à la Lydec a bien voulu s'expliquer et faire la part des choses. « Les réseaux aménagés pour les pluies sont dimensionnés pour des pluies décennales (22 mm/heure, NDA), un seuil technique fixé par le contrat de gestion déléguée. C'est donc une pluie plus que centennale qui a été enregistrée fin novembre 2010, dépassant tous les précédents records avec un cumul de précipitations sur 24h équivalent à 50 % du total annuel habituel», précise-t-elle. De plus, le désastre est naturel et il serait malhonnête de ne culpabiliser que les humains. Les chantiers et travaux, tels que le Tramway ou le TGV, seront mis sous haute protection contre les intempéries. « Oued Bouskoura est sorti de son lit et a inondé les quartiers riverains de la route d'El Jadida au quartier Beau Séjour. Plusieurs bassins d'orage ont débordé et plusieurs quartiers d'habitats informels non équipés ont été inondés. L'élévation du niveau de la nappe phréatique et les ruissellements ont, en outre, provoqué l'inondation de sous-sols et de nombreux postes de distribution publique d'électricité. », remarque Bouchra Ghiati. Mais, du moment que la situation reste gérable, et une fois que la nature attaque, la Lydec contre-attaque. « Nos équipes se sont mobilisées pour faciliter l'écoulement des eaux (ouverture des tampons de regards, dégagement des ordures et gravas apportés par les ruissellements, pompage des trémies…) et à intervenir, avec l'appui de la Protection Civile dans les zones non équipées », détaille Bouchra. Quelque 350 000 m³ ont été pompés dans 16 douars à Casablanca. En ce qui concerne l'assainissement, près de 710 collaborateurs de Lydec (sur les 1200 mobilisés) et 200 agents d'entreprises sous-traitantes ont été déployés sur le terrain avec 19 hydro-cureuses et 50 motopompes. Si l'année 2010 était hyper-pluvieuse, la Lydec ne se mobilise pas que dans les cas critiques. De Charybde en Scylla Hormis la gestion des eaux, la Lydec fait aussi dans l'écologie. Les égouts, remplis de gravats de chantier, de déchets ménagers, de sacs en plastique, de filasses en provenance des industries textiles entre autres, sont péniblement nettoyés. « De septembre 2010 à fin août 2011, nos actions ont permis de retirer plus de 25.000 m3 de sédiments (soit l'équivalent de la charge de 950 camions semi remorques), d'évacuer des rejets en mer avec plus de 3.800 m3 de sable (soit l'équivalent de la charge de 190 camions semi-remorques, NDA) et de nettoyer plus de 90.000 ouvrages (grilles et avaloirs, NDA) », explique Bouchra. En plus de cela, la directrice de communication de la Lydec parle «d'efforts supplémentaires », fournis pour éviter le drame avant d'ajouter « Durant le 1er semestre 2011, Lydec a renforcé la capacité de pompage à l'échelle de la ville, ainsi que les moyens d'intervention de proximité (pompes et groupes électrogènes) dans les zones à risque. Ces moyens ont été décentralisés pour être au plus près des points sensibles. De leur côté, les autorités prévoient d'intensifier les actions de mise en conformité avec les règles de l'urbanisme, telles que l'interdiction de construire en zone inondable, la suppression des rampes d'accès aux trottoirs ou la mise aux normes des sous-sols (installation de pompe et de clapet anti-retour…) ». 23,5 millions de DH pour l'eau Question budget, notre interlocutrice communique au Soir échos les chiffres phares « Les réalisations, à l'horizon 2015, ont concerné le Passage sous le Pont Longométal (9 millions DH HT), le Pont Carnaud (3,7 millions DH HT), la Trémie Voie des préfectures (7 millions DH HT) et une solution provisoire pour le quartier Mabrouka Al Hofra (3,8 millions DH HT.) » En ce qui concerne les chantiers et travaux, tels que le Tramway ou le TGV, ils seront notamment soumis à une haute protection contre les intempéries. « Les trémies équipées de stations de pompage (Mosquée Hassan II, Allée de l'Aude, Al Qods, Voie des Préfectues, Roudani, Bd 2 Mars) ont été dotées en 2010 de sondes ultra son ou piézométriques de mesure de hauteur d'eau. Ces informations sont transmises par les systèmes de télé-alarme vers le Bureau Central de Conduite. Pour les trémies non équipées de stations de pompage (Carnaud, Sous pont ONE, Longométal, Ouled Ziane, Zerktouni et Résistance), Lydec a programmé la mise en place de sondes de télé-surveillance durant le 4ème trimestre 2011. » conclut Bouchra. Ces informations sont transmises par les systèmes de télé-alarme vers le Bureau Central de Conduite. Pour les trémies non équipées de stations de pompage (Carnaud, Sous pont ONE, Longométal, Ouled Ziane, Zerktouni et Résistance), Lydec a programmé la mise en place de sondes de télé-surveillance durant le 4ème trimestre 2011. » conclut Bouchra. Si la Lydec peine a gérer les débordements pluviaux, les autorités se doivent de faire respecter les règles de civisme et les Marocains devraient faire preuve de tolérance.