L'escalade tarifaire observée ces derniers mois semble découler d'une révision peu transparente des prix, qui n'a pas été accompagnée d'une explication claire aux usagers. Redal s'apprête à céder la gestion de la distribution de l'eau et de l'électricité à une nouvelle entité. Ce changement imminent autorise toutes les questions sur d'éventuelles tentatives de l'opérateur actuel de majorer ses recettes avant l'expiration de son contrat. Depuis plusieurs semaines, de nombreux abonnés de Redal, société en charge de la distribution de l'eau et de l'électricité dans la région, font état d'une hausse brutale et inexpliquée de leurs factures. Certains mettent en cause un doublement, voire un triplement des montants habituellement dus, sans modification notable de leur consommation. À l'approche de l'expiration du contrat de gestion déléguée de l'opérateur, la colère enfle. Devant les agences commerciales de Redal, des attroupements se forment, des clients exaspérés exigent des explications. À Salé, certains usagers évoquent des pratiques assimilables à une "précipitation comptable", pour accroître indûment les encaissements avant le transfert de la gestion à une nouvelle entité publique, la Société régionale de distribution Rabat-Salé-Kénitra (SRDRSK), qui prendra le relais lors de la prochaine période. Selon la presse locale, une réunion d'urgence s'est tenue entre les élus locaux et la direction de Redal. Les discussions ont porté sur plusieurs anomalies : des dérèglements constatés sur certains compteurs, une application rigide des tranches tarifaires mais surtout un déficit de transparence dans la communication des index de consommation. Les autorités municipales, sous pression, exigent des correctifs immédiats, alors que les appels à une intervention du ministère de l'intérieur se multiplient. La révision des contrats de gestion déléguée, amorcée dans plusieurs grandes villes marocaines, démontre la fragilité du modèle en place : des investissements lourds à amortir, des coûts d'exploitation en hausse et une relation conflictuelle entre délégataires et collectivités locales. La question du contrôle des index de consommation revient avec insistance, certains observateurs évoquant la nécessité d'un audit approfondi des pratiques de facturation. La transition vers un nouveau mode de gestion suffira-t-elle à apaiser les tensions ? Rien n'est moins sûr. Pour l'heure, les habitants exigent des mesures concrètes et immédiates afin de mettre un terme à ce qu'ils considèrent comme une dérive inacceptable qui affecte leurs bourses.