Le marché céréalier bruisse de rumeurs persistantes sur des ventes de blé français et allemand à destination du Maroc depuis la semaine dernière bien qu'aucune confirmation officielle n'ait été apportée, dans un contexte de regain de compétitivité du blé européen favorisé par la hausse du dollar et le renchérissement du blé russe. Pourtant, malgré ces perspectives d'exportation plus favorables, les prix du blé ont continué à fléchir jeudi 27 février, sous l'effet d'une pression venue des Etats-Unis. Le contrat blé meunier échéance mai (BL2K5), le plus échangé sur Euronext, a clôturé en baisse de 1,0 % à 227,75 euros (237,04 dollars) la tonne, après avoir touché en fin de séance 227,50 euros, son niveau le plus bas depuis le 4 décembre. Un marché mondial sous pression Outre la hausse du dollar, qui a pesé sur les prix des matières premières libellées en devise américaine, les cours du blé à Chicago ont chuté d'environ 3 % après la publication de prévisions officielles indiquant une augmentation des surfaces cultivées et des stocks aux Etats-Unis pour la prochaine campagne. Des chiffres d'exportation hebdomadaires inférieurs aux attentes ont également contribué à ce repli. Les tensions commerciales ont confirmé cette pression baissière : l'annonce surprise du président Donald Trump de maintenir des droits de douane sur les importations en provenance du Canada et du Mexique a fait bondir le dollar, compliquant la compétitivité des céréales américaines sur le marché international. Le Maroc en position d'acheteur ? Le repli de l'euro face à la monnaie américaine a toutefois soutenu les blés européens, en particulier français et allemands, qui restent bien positionnés sur le marché nord-africain. L'évocation de nouvelles ventes vers le Maroc témoigne de cette dynamique, alors que la concurrence avec le blé russe évolue. Le renforcement du rouble a contribué à relever les prix du blé russe à 11,5 % de protéines, qui s'établissaient jeudi entre 243 et 246 dollars la tonne FOB pour une expédition en mars-avril. Ce niveau de prix rend le blé ouest-européen plus attractif, après plusieurs mois de domination des céréales russes sur le marché mondial. Cependant, les origines roumaine et bulgare restent légèrement plus compétitives, avec des prix entre 240 et 243 dollars la tonne, tandis que les blés ukrainiens et argentins, proposés entre 236 et 238 dollars, sont les moins chers du marché. Dans ce contexte, le Maroc pourrait saisir l'occasion d'acheter du blé européen à des conditions plus avantageuses, alors que les perspectives climatiques restent incertaines pour sa production nationale.