Le Maroc a pris part à la conférence sur les femmes soldats de la paix du Sud global, organisée les 24 et 25 février au Manekshaw Centre de New Delhi par l'Inde, en partenariat avec les ministères des affaires étrangères et de la défense. Rassemblant des représentantes de 35 pays engagés dans les missions de maintien de la paix des Nations unies, cette rencontre a été l'occasion d'examiner le rôle croissant des femmes dans ces opérations et les moyens de faire valoir leur contribution. Rencontres de haut niveau et engagements internationaux Les participantes ont été accueillies au palais présidentiel par la présidente indienne, Draupadi Murmu, avant l'ouverture officielle de la conférence par le ministre des affaires étrangères, S. Jaishankar. Dans son discours, il a souligné l'importance d'une présence accrue des femmes dans les missions onusiennes, rappelant que leur engagement contribue à la légitimité et à l'efficacité des opérations de paix. Le général de corps d'armée N.S. Raja Subramani, vice-chef d'état-major de l'armée indienne, a mis en avant le rôle fondamental des femmes soldats de la paix, qui, selon lui, ont su «briser les stéréotypes, surmonter les obstacles et s'imposer comme des figures de leadership et de protection.» Il a également réaffirmé l'engagement du Sud global à intensifier ses efforts pour une paix durable et inclusive. Le Maroc engagé dans la lutte contre les abus dans les missions onusiennes Présente à cette conférence, la major Hind Jirari, représentante du Maroc, a participé au premier panel consacré à la lutte contre l'exploitation et les abus sexuels dans les opérations de maintien de la paix. Modéré par Christian Saunders, coordinateur spécial de l'ONU, ce débat a réuni des officières issues du Maroc, de l'Inde et du Brésil, qui ont échangé sur les mesures mises en place pour prévenir ces dérives et garantir un environnement d'intervention respectueux des normes onusiennes. La major Jirari a partagé l'expérience marocaine en matière de formation des contingents envoyés en mission, insistant sur la nécessité d'un encadrement strict et d'une tolérance zéro face aux infractions. «La crédibilité des missions de maintien de la paix repose sur notre capacité à protéger les populations locales et à imposer des règles éthiques intransigeantes à nos troupes», a-t-elle déclaré. Technologie, formation et coopération régionale D'autres sessions ont abordé des thématiques majeures pour l'avenir des missions de l'ONU. Un deuxième panel s'est penché sur l'intégration des nouvelles technologies dans le maintien de la paix, notamment l'usage des drones, de l'intelligence artificielle et des systèmes de communication en temps réel pour améliorer la réactivité et la sécurité des forces sur le terrain. Les discussions se sont poursuivies autour des enjeux de formation et de renforcement des capacités des pays du Sud global, avec une réflexion sur les collaborations possibles entre Etats pour améliorer l'efficacité des contingents féminins déployés dans les zones sensibles. Enfin, un dernier panel a exploré les perspectives d'un renforcement de la coopération régionale en matière de maintien de la paix. Les intervenants ont mis en avant la nécessité d'une meilleure coordination entre les pays contributeurs afin de favoriser une approche plus harmonisée et efficiente des opérations onusiennes. Un engagement marocain réaffirmé Par sa participation à cette conférence, le Maroc a confirmé son implication dans les efforts internationaux visant à renforcer le rôle des femmes dans les missions de paix. Acteur régulier des opérations onusiennes, le royaume s'inscrit dans une dynamique de professionnalisation accrue de ses contingents et de promotion des principes d'éthique et de protection des civils. Les échanges et recommandations issus de cette conférence devraient nourrir les réflexions en cours au sein des Nations unies pour une meilleure prise en compte des spécificités du Sud global dans la conception et la gestion des opérations de maintien de la paix.