Un comité interministériel de contrôle de l'immigration se réunira mercredi 26 février, dans un climat marqué par de vives tensions entre Paris et Alger, notamment en raison du faible taux d'octroi des laissez-passer consulaires par les autorités algériennes. La question revêt une acuité particulière après l'attentat au couteau survenu à Mulhouse, dont le principal suspect, un ressortissant algérien, n'a pu être expulsé faute d'accord d'Alger pour son rapatriement. Selon des chiffres communiqués par la Direction générale des étrangers en France (DGEF), qui dépend du ministère de l'intérieur, relayés par France Info, seuls 42 % des laissez-passer consulaires sollicités par la France auprès de l'Algérie ont été accordés en 2024 dans les délais requis. Sur environ 5 000 demandes déposées l'an dernier par les autorités françaises, plus de la moitié sont restées lettre morte ou ont fait l'objet d'un refus tacite. À titre de comparaison, le taux moyen d'acceptation des laissez-passer consulaires par l'ensemble des pays concernés avoisine les 60 %. Ce chiffre, en recul par rapport aux années précédentes, illustre l'impasse persistante entre les deux capitales sur le dossier migratoire. La France reproche à l'Algérie son manque de coopération en matière de réadmission de ses ressortissants en situation irrégulière, tandis qu'Alger dénonce des pratiques jugées discriminatoires à l'encontre de ses citoyens. François Bayrou a récemment affirmé qu'Alger avait opposé quatorze refus successifs aux demandes françaises de laissez-passer pour l'expulsion du suspect de l'attaque de Mulhouse, relançant la polémique sur l'efficacité de la politique migratoire française. Les discussions qui auront lieu lors du comité interministériel de mercredi pourraient conduire à un durcissement des mesures prises par la France pour contraindre l'Algérie à davantage de coopération. En 2021, Paris avait déjà réduit drastiquement le nombre de visas accordés aux Algériens en guise de rétorsion, avant de revenir sur cette décision après des négociations bilatérales. Reste à savoir si le gouvernement français envisagera à nouveau des sanctions similaires face à ce blocage persistant.