Plusieurs entreprises cotées en Chine ont récemment annoncé des projets d'investissement au Maroc. Le 18 février, la société Hangzhou Radic Energy-Saving Technology a dévoilé son intention d'établir une filiale à Singapour, destinée à financer la création d'une unité de production à Tanger, dédiée aux roulements automobiles. L'entreprise a souligné que cette initiative s'inscrivait dans une stratégie de renforcement de sa présence sur les marchés étrangers et d'optimisation de son réseau de distribution après-vente. Le même jour, Guangdong Haomei New Materials a fait part d'un projet conjoint avec Lingyun Industrial pour implanter une usine au Maroc. Cette nouvelle entité produira des composants pour batteries de véhicules électriques, des structures de carrosserie et des pièces en aluminium haute résistance. Parallèlement, le secteur des batteries et des matériaux pour l'électromobilité suscite un engouement marqué. Le groupe Gotion High-Tech mène actuellement le déploiement d'un complexe de fabrication de batteries électriques, dont l'investissement global avoisine les 68 milliards de dollars. Zhongwei New Materials, en partenariat avec le groupe marocain Al-Mada, développe des capacités de production annuelles de 120 000 tonnes de précurseurs ternaires, 60 000 tonnes de matériaux phosphatés et 30 000 tonnes de poudres recyclées. De son côté, BTR New Materials accélère l'implantation de son site dédié aux matériaux d'anode et de cathode. Guangzhou Tinci High-Tech et Hunan Zhongke Electric figurent également parmi les industriels ayant engagé des capitaux au Maroc. L'attrait du royaume s'explique, notamment, «par un climat d'affaires favorable», argument récurent. Guangdong Haomei New Materials a salué «la stabilité politique du pays et les efforts des autorités pour animer l'industrialisation et attirer les investissements étrangers.» Le Maroc bénéficie en outre d'un positionnement stratégique à l'interface de l'Europe et de l'Afrique. Selon Pékin, cet avantage géographique en fait une plateforme privilégiée pour les entreprises chinoises souhaitant accéder aux marchés européens et nord-américains. L'implantation de sites industriels sur le sol marocain répond ainsi à une logique de réduction des coûts et des barrières commerciales. Certaines entreprises commencent déjà à récolter les fruits de ces investissements. Qingdao Sentury Tire a récemment annoncé que son usine marocaine, dotée d'une capacité annuelle de 12 millions de pneus pour voitures particulières et véhicules utilitaires légers, était entrée en phase de production expérimentale et avait amorcé ses premières livraisons. Une montée en régime est prévue pour 2025. Toutefois, la concurrence s'intensifie sur le marché marocain. Les opérateurs chinois mettent en garde contre les défis liés à l'adaptation aux exigences locales et au respect du cadre réglementaire, en particulier en matière de droit du travail. Une connaissance approfondie du marché et une stratégie d'implantation adaptée seront déterminantes pour assurer le succès de ces projets.