Pour cause : les tergiversions algériennes pour faire avancer le chantier. La Mauritanie a mis en pause le projet de construction d'un gazoduc destiné à relier son territoire à l'Algérie, un projet consécutif à un accord préliminaire conclu entre les deux pays il y a environ deux ans et demi. «Les Algériens n'ont démontré aucune volonté pour faire aboutir ce projet» qui «n'a pas évolué depuis la visite, en juin 2022, du ministre de l'énergie algérien Mohamed Arkab en Mauritanie», a appris Barlamane.com d'une source mauritanienne. Le ministre avait alors présenté une étude de faisabilité pour le transport du gaz algérien vers la Mauritanie tout en évoquant des discussions sur l'exportation du gaz mauritanien, en particulier du champ gazier Grande Tortue Ahmeyim (GTA) vers l'Algérie, avant de l'acheminer vers l'Europe. D'après nos informations également, l'accord conclu entre l'Institut algérien du pétrole (IAP), filiale du groupe Sonatrach et la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) dans les domaines de la formation et du développement des expertises n'a jamais été mis en œuvre. Signé début 2024, il était censé «développer les compétences techniques et professionnelles des ingénieurs et des employés de la société mauritanienne.» Pour rappel, en 2022, Alger et Nouakchott ont signé un mémorandum d'entente portant sur la coopération énergétique et minière et un autre pour garantir l'approvisionnement du marché mauritanien en hydrocarbures et en gaz butane en fonction des conditions du marché mondial. «Cet approvisionnement s'effectuera via des pipelines reliant les deux pays», avait précisé l'agence de presse officielle mauritanienne. Les accords portaient également «sur la réhabilitation et l'extension des capacités de stockage du pétrole en Mauritanie ainsi que sur la promotion de l'industrie des intrants.» Des échanges d'informations étaient également prévus dans le domaine du raffinage et de la transformation des hydrocarbures. Des équipes techniques mauritaniennes avaient élaboré un plan pour accélérer la mise en œuvre des projets prioritaires avec un accent particulier sur un programme commun de prospection des bassins sédimentaires de Tindouf (Algérie) et de Taoudenni (Mauritanie), un projet qui connaît d'énormes retards. Le légendaire respect algérien du «calendrier d'exécution établi pour les projets signés», avec «un suivi rigoureux pour respecter les délais fixés», a pris un autre coup.