La crise hydrique continue de s'imposer comme l'un des plus grands défis pour le Maroc, après six années consécutives de sécheresse. À ce jour, l'année 2024 n'a montré aucun signe de répit face aux pressions engendrées par les changements climatiques, prolongeant ainsi l'inquiétude quant à la disponibilité des ressources en eau. Selon les données actualisées au 29 décembre 2024, le taux de remplissage des barrages marocains s'établit à 28,47 %, représentant un volume global de 4 794 millions de mètres cubes. Bien que cette proportion dépasse celle enregistrée à la même période en 2023, où elle atteignait 23,29 % avec un stock de 3 754 millions de mètres cubes, la situation demeure préoccupante. L'absence de précipitations significatives, à l'approche de la fin de l'année, aggrave les craintes liées à la saison agricole. Les faibles pluies enregistrées ces derniers mois laissent entrevoir des perspectives incertaines pour la production céréalière, difficilement capable d'atteindre 2,5 millions d'hectares de cultures automnales, même dans les conditions les plus favorables. Le déficit hydrique affecte également le couvert végétal, essentiel pour le bétail, et exerce une pression sur les ressources souterraines, accentuant ainsi le stress hydrique. La baisse continue des réserves compromet non seulement l'irrigation et la production agricole, mais menace aussi l'approvisionnement en eau potable. Face à cette crise, la seule alternative viable pour le Royaume semble être la généralisation de la dessalement de l'eau de mer. Toutefois, ce recours nécessite des investissements considérables et une planification rigoureuse pour anticiper les besoins croissants et éviter une aggravation de la situation hydrique. Le Maroc espère néanmoins des précipitations dans les jours à venir, susceptibles d'atténuer la gravité de cette crise. L'absence prolongée de pluies pourrait en revanche réduire la disponibilité annuelle en eau à 300 mètres cubes par habitant, un seuil alarmant témoignant de la gravité de la situation actuelle.