La chambre d'accusation de la cour d'appel d'Alger se prononcera mercredi 11 décembre sur la demande de remise en liberté de l'écrivain Boualem Sansal, mais son avocat François Zimeray est empêché de se rendre en Algérie, rapporte Le Figaro, ajoutant qu'il ne pourra pas défendre son client, faute de visa valide pour entrer dans le pays. Selon l'avocat, mandaté par l'éditeur Gallimard, «ce refus de visa entrave l'exercice de la défense, sans laquelle il n'y a pas de procès équitable». Dans un communiqué, il déplore également qu'«aucune autorité n'ait cru utile d'informer ses défenseurs du changement de lieu de détention de M. Sansal, désormais incarcéré à la prison de Kolea.» L'écrivain aurait été transféré dans cet établissement pénitentiaire malfamé, au sud d'Alger, dit la même source. Arrêté à l'aéroport d'Alger, Boualem Sansal, 75 ans, a été «inculpé, incarcéré et placé sous surveillance médicale», selon sa maison d'édition. Il a fait appel de sa détention mais son avocat s'est dit «inquiet pour sa santé et la loyauté d'une procédure qui paraît très opaque». L'écrivain, féroce opposant de la dictature algérienne, est poursuivi sur le fondement de l'article 87 bis du Code pénal algérien, notamment pour «atteinte à l'unité nationale et à l'intégrité territoriale du pays» et «complot contre la sûreté de l'Etat».