Un goût prononcé pour le paradoxe, un singulier dédain pour les faits : dans les milieux parisiens, la rumeur qui court, insistante, prétend que les trois «livres» de Quentin Müller Les esclaves de l'homme pétrole (2022), Une trahison française (2020) et Tarjuman (2019), seraient truffés d'affabulations de toutes sortes. «Si on creuse un peu, on découvrirait sûrement le Claas Relotius français (du nom du célèbre journaliste faussaire du Spiegel)», raille un ancien confrère au sujet de celui qui veut représenter le Maroc sous d'odieuses couleurs pour assouvir son esprit de revanche. Ce n'est pas sans des raisons personnelles qu'il se fait implacable et sans déontologie. On détache de la dernière foutaise de Quentin Müller la perle que voici : «(…) le visage autrefois joufflu qu'on lui prête.» Le journaliste François Nions, en 2022, mentionnait déjà «l'embonpoint et (le) visage joufflu» du monarque chérifien, dans un portrait qui reconnaît citer «des rumeurs.» Pour rédiger sa paresseuse enquête sur le roi Mohammed VI, Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, a plagié, à plume que veux-tu, Ignace Dalle, Omar Brouksy, Pierre Vermeren, Jean-Pierre Tuquoi, Eric Laurent, Jean-Louis Pérez, Ferrán Sales Aige et jusqu'à l'indécrottable Ignacio Cembrero. Difficile d'établir le triage complet des éléments qui appartiennent au vindicatif malhonnête parmi ceux qui ne lui appartiennent pas, de faire voir tous les grossiers pastiches, toutes les pièces mal agencées, toutes les redites, tous les lieux communs, tous les contresens et toutes les gaucheries qui s'y trouvent. Le fourbe a fait plus qu'imiter, il a copié, et en effet, il y a larcin. Barlamane.com a compté plusieurs corps de délit. Tous les récits de «proches du monarque (sic)», on s'imagine qu'ils ont été recueillis sur des lèvres imaginaires, formés de témoignages apocryphes. C'est ainsi que les choses se sont passées. Quelques mots inventés, quelques anecdotes souvent défigurées, voilà toute la part de la tradition qui guide Quentin Müller : la meilleure partie est puisée dans l'œuvre des autres. Le monarque chérifien est toujours raconté de la même manière et d'après des matériaux incomplets. Il suffit d'indiquer quelques points principaux de sa vie et de tirer d'en comme un fragment d'autobiographie souvent déficitaire. Interrogé en 2000 sur le plus grand danger qui puisse menacer un roi, le monarque chérifien répond : effacer la distinction du bien et du mal. Quentin Müller, qui n'est qu'un vulgaire contrefacteur, l'a supprimée depuis longtemps.