Le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, a exprimé un soutien appuyé aux « Khettafa« , ces transporteurs informels souvent indispensables en zones rurales, qu'il considère comme de véritables « vétérans » pour leur contribution quotidienne. Il a mis en avant les efforts du ministère pour améliorer le réseau ferroviaire et les lignes de transport aérien intérieur en préparation des échéances internationales, dont la Coupe du Monde de 2030. Au cours de la séance de questions orales à la Chambre des représentants, lundi, Kayouh a abordé la question du transport rural mixte, en soulignant : « Je comprends l'importance de ce mode de transport, et je reconnais que le rythme de développement actuel reste en deçà des attentes ». Pour lui, le transport mixte est essentiel pour le quotidien des zones rurales, où il joue un rôle central. Précisant que le monde rural ne se limite pas aux seules zones montagneuses, Kayouh a mis en lumière le rôle de ces véhicules qui, en plus de transporter des personnes, assurent la livraison de marchandises comme la farine et participent activement aux opérations de vaccination, de recensement, aux élections, ainsi qu'à la fourniture de services administratifs et de messages. « Ces personnes, souvent appelées « Khettafa », je les considère en réalité comme des « vétérans » de ce secteur », a-t-il affirmé, leur rendant ainsi un hommage appuyé. Dans le même élan, le ministre a souligné l'importance de coopérer avec le ministère de l'Intérieur et les commissions régionales pour accélérer les processus administratifs, tout en garantissant les droits de tous les acteurs impliqués. « Nous souhaitons que cette catégorie de travailleurs opère dans de bonnes conditions sans nuire aux droits des autres », a-t-il précisé. Face aux critiques concernant le réseau ferroviaire, particulièrement dans l'est du pays, Kayouh a rappelé le programme ambitieux de l'Office national des chemins de fer (ONCF), avec un investissement colossal de 87 milliards de dirhams. Ce programme comprend notamment l'extension de la ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech, ainsi que le développement d'autres lignes dans l'est, une région que le ministre a décrite comme « chère au Roi et à tous« . Ces investissements visent également à améliorer la qualité des lignes existantes, avec la construction d'une usine de fabrication de wagons pour répondre aux besoins de l'ONCF et pour l'exportation vers l'Afrique. Dès l'inauguration de la gare de Taza l'année prochaine, la ville d'Al Hoceima sera desservie par des bus Supratour, améliorant ainsi la connectivité de cette région. Kayouh a souligné l'impact de ces efforts en rappelant que l'ONCF a transporté 53 millions de passagers en 2023, un chiffre qui devrait grimper à 55 millions cette année. « Nous ne pouvons atteindre ces chiffres sans garantir une qualité », a-t-il insisté, assurant que la qualité sera une priorité pour les nouvelles lignes comme pour tous les wagons en circulation. Concernant le transport aérien, Kayouh a mis en avant le développement des lignes intérieures pour répondre aux futurs enjeux. Il a annoncé que le ministère soutiendra l'élargissement des accords régionaux avec les compagnies aériennes, et que Ryanair, nouvel opérateur autorisé, desservira désormais 11 lignes.