Le chef de la diplomatie marocaine a dépeint, vendredi 8 novembre, un tableau sombre de la situation mondiale à l'heure où les conflits armés se multiplient, générant un coût évalué à près de 17 000 milliards de dollars et pesant lourdement sur l'économie internationale, a-t-il affirmé. Abordant la situation régionale, M. Bourita a fait part des tentatives de certains acteurs de pousser la région vers la guerre, en mentionnant «des signes d'escalade provenant de l'Algérie, et une volonté apparente de passer du conflit à la confrontation directe.» Ces propos ont été tenus dans le cadre de la présentation, devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, du projet de budget de son ministère pour l'année 2025, d'après des sources présentes à la réunion. M. Bourita a également évoqué le contexte international actuel, affirmant que le monde «semble osciller entre deux époques» : «l'une où la primauté du droit règne, et l'autre où prévaut la loi du plus fort.» Il a constaté que, de nos jours, c'est cette dernière qui tend à s'imposer, les conflits, comme celui de Gaza, restant sans résolution. En termes chiffrés, M. Bourita a précisé que l'on dénombre actuellement 39 conflits armés à travers le monde et près de 200 groupes armés, un niveau sans précédent dans l'histoire contemporaine. Il a en outre mis en lumière une course mondiale à l'armement atteignant des proportions inégalées depuis la guerre froide et a souligné que, face à cette demande pressante, tout pays capable de produire des armes trouve facilement des acquéreurs. En conclusion, M. Bourita a dénoncé la montée d'une logique de confrontation et de la loi du plus fort, incompatible avec les principes de la Charte des Nations unies, «tandis que les institutions onusiennes demeurent en retrait, reléguées au rôle de spectateurs», a-t-il déploré.