L'ONU escompte collecter 8,4 milliards auprès de pays donateurs pour faire face à la catastrophe humanitaire en Syrie, un pays toujours en proie aux combats, attentats et assassinats alors qu'il entre dans sa cinquième année de guerre entre le régime et les insurgés. Une personne a été tuée et 30 autres blessées, lundi 30 mars, dans la chute d'obus sur un souk historique de Damas. "Les terroristes ont tiré deux obus qui sont tombés sur la rue Tarek Ben Ziyad, dans le souk Al-Hariqa, à Damas, tuant une personne et en blessant 30 autres", a affirmé un haut gradé de la police. Situé dans la vieille ville et très pittoresque, le souk Al-Hariqa est l'un des plus vieux de Damas. C'était l'un des lieux touristiques les plus prisés de la capitale, avant que le pays ne plonge il y a quatre ans dans la guerre civile. Human Rights Watch (HRW) a récemment accusé les combattants de l'opposition, jihadistes comme rebelles soutenus par l'Occident, de frapper aveuglément des civils, en violation du droit de la guerre, dans les zones contrôlées par le régime. Par ailleurs, toujours dans la capitale syrienne, dans le camp palestinien de Yarmouk, un responsable du Hamas a été abattu. Le Hamas a annoncé dans un communiqué le décès de "Yehya Hourani, connu sous le nom d'Abou Souhaib, un dirigeant du mouvement", tué lundi alors qu'il se rendait dans un dispensaire du camp Yarmouk. Une source palestinienne dans le camp a précisé sous couvert d'anonymat que Hourani avait été abattu par balles, et a accusé le front al-Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda, d'être responsable de cet assassinat. D'autres ont accusé l'Armée syrienne libre (ASL). L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), confirmant sa mort, a précisé qu'il travaillait dans le domaine médical et n'avait pas pris les armes durant le conflit en Syrie. Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, des rivalités internes ont entraîné des combats entre le front al-Nosra et un groupe loyal au Hamas, Aknaf Beit Maqdis. Ce n'est pas la première fois que le personnel médical est la cible de violence, dont des assassinats et des rapts, dans le camp Yarmouk. Des jihadistes de Da'ech également présent dans le camp, ont ainsi kidnappé le responsable d'un service de secours pour obtenir des rations alimentaires, selon l'OSDH. Les Nations Unies réclament 8,4 milliards de dollars D'autre part, les Nations unies entendent lever la somme record de 8,4 milliards de dollars pour faire face à l'aggravation de la "catastrophe" humanitaire en Syrie, qui était au cœur de la 3e conférence internationale des pays donateurs pour la Syrie, hier au Koweït. "Échouer à rassembler ces fonds conduirait à une catastrophe humanitaire dangereuse et terrifiante", a prévenu aujourd'hui Abdullah al-Maatuq, l'envoyé spécial de l'ONU pour les Affaires humanitaires. La situation s'est profondément dégradée en Syrie, où près d'un habitant sur deux a été déplacé en quatre années de guerre, constituant selon l'ONU un record mondial inégalé depuis 20 ans. C'est pour cela que l'ONU réclamera un effort sans précédent à la conférence au niveau des ministres des Affaires étrangères de 78 pays, qui sera présidée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Alors que la crise continue d'évoluer, les besoins continuent de croître, et les ressources pour l'assistance humanitaire sont de plus en plus tendues", a souligné la Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Ertharin Cousin, dans un communiqué de presse. "Les besoins évoluent également alors que la crise entre dans sa cinquième année. Nous sommes maintenant confrontés à des enfants syriens qui ont passé les 1000 premiers jours de leur vie dans une situation de conflit sans nourriture et nutriments adéquats. Nous devons nous assurer que notre aide alimentaire répond aux besoins de développement des victimes les plus vulnérables de cette crise", a-t-elle ajouté. La Syrie a perdu environ 50% de son bétail et la récolte céréalière a chuté de moitié depuis le début de la crise en 2011 compte tenu de l'escalade des conflits et des conditions météorologique adverses. Doper la production agricole est essentiel pour garantir des approvisionnements alimentaires réguliers en Syrie et dans la sous-région, qui a vu une hausse des prix des aliments affectant particulièrement les 75% des Syriens vivant actuellement dans la pauvreté, a souligné la FAO.