Le projet de loi de finances (PLF) 2025, exposé samedi 19 octobre par la ministre Nadia Fettah, repose sur des projections économiques clés. Au niveau national, l'économie marocaine présente des signes positifs. L'inflation a été réduite à 1,1 % en août 2024, et la croissance économique prévue pour l'année 2024 est de 3,3 %, portée par une augmentation de 3,7 % de la valeur ajoutée du secteur non agricole. Par ailleurs, le déficit budgétaire devrait être ramené à 4 % en 2024, après avoir atteint 5,4 % en 2022 et 4,3 % en 2023. Cette réduction du déficit est rendue possible par une hausse des recettes fiscales de 11,9 %, soit une progression de 23,9 milliards de dirhams à la fin de septembre 2024. Les projections pour l'année 2025 montrent des «perspectives ambitieuses», avec un taux de croissance prévu de 4,6 %. Cette estimation repose sur une inflation contenue à 2 %, une augmentation de la demande extérieure de 3,2 %, une récolte céréalière atteignant 70 millions de quintaux, et un prix moyen du gaz butane fixé à 500 dollars par tonne. Le budget d'investissement a également connu une nette augmentation, passant de 245 milliards de dirhams en 2022 à 335 milliards en 2024. De plus, les recettes courantes ont enregistré un taux de croissance annuel de 12,5% entre 2021 et 2023, traduisant une dynamique favorable des finances publiques. Si le PLF 2025 mise sur la stabilité économique tout en s'adaptant aux incertitudes globales, en pariant sur la croissance, la maîtrise de l'inflation et une gestion rigoureuse des finances publiques, le gouvernement affiche des prévisions ambitieuses parfois sans pondération. L'inflation devrait s'établir à 2 % en 2025, selon les chiffres annoncés, contre un taux bien plus élevé de 6,1 % en 2023. Néanmoins, cette maîtrise dépendra largement des prix des importations, notamment ceux des matières premières et de l'énergie et de l'assainissement des circuits de distribution. Le déficit budgétaire est prévu à 4 % du PIB en 2024, une amélioration par rapport aux 5,4 % de 2022 et aux 4,3 % de 2023. Cette réduction reste relativement modeste et repose sur une hypothèse de hausse des recettes fiscales et non fiscales. Le Maroc, qui a récemment eu recours à des émissions de dettes internationales, reste exposé à une accumulation de la dette publique, qui représentait 69,7 % du PIB en 2023. Ce recours aux emprunts pour combler les déficits budgétaires pourrait constituer un obstacle à moyen terme, augmentant les obligations en matière de remboursement et rendant la soutenabilité de la dette plus fragile. Le gouvernement a anticipé une augmentation des recettes grâce à des réformes fiscales et à la reprise de secteurs comme le tourisme et les transferts de la diaspora. Toutefois, il est important de noter que cette dynamique pourrait ralentir en 2025. Une surévaluation des perspectives économiques pour l'année à venir doit être un élément à étudier. Les risques liés à la dette publique, aux chocs externes, ainsi qu'à la volatilité des prix des matières premières sont des données que le gouvernement d'Aziz Akhannouch, sensible aux critiques, est appelé à approfondir.