Plusieurs homosexuels, marocains en particulier, ayant cherché refuge à Melillia ont manifesté lundi pour réclamer leur départ de cette enclave afin de rejoindre la péninsule ibérique. « Nous voulons sortir de Melillia car actuellement on se sent comme dans une prison », a déclaré Abdelmonaim El Aldouni, un jeune marocain de 31 ans qui réside, ainsi que ses compagnons, au Centre d'accueil provisoire pour immigrés (CETI). Dans une déclaration rapportée par le quotidien local El Faro de Melillia, El Aldouni parle de « discrimination directe », allusion faite au droit d'asile accordé aux autres immigrants en particulier aux syriens, alors que lui et ses compatriotes gays attendent depuis un an. Antonio Zapata, un avocat espagnol qui s'est joint à la manifestation a dénoncé le fait que ces demandeurs d'asile marocains qui se trouvent à Melillia et également à Sebta ne puissent bénéficier de ce droit d'asile et partant se déplacer librement dans le territoire espagnol. Pour sa part, le président de l'ONG de défense des droits de l'homme (Prodein) José Palazón, a indiqué que depuis 2010, on interdit l'embarquement à bord de bateaux à destination de l'Espagne aux demandeurs d'asile marocains et algériens. « Nombreux sont ceux parmi les jeunes qui se trouvent actuellement ici (à Melillia) ont fui leur pays à cause de leur orientation sexuelle, pour des motifs religieux ou pour leur opposition au régime politique », a expliqué l'avocat Zapata. Lors de leur manifestation, en plein centre du préside occupé, ces jeunes ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire: » Nous avons demandé asile en Espagne, et non pas à Melillia », ou encore: « I am gay like you, a man without rights (je suis homosexuel comme toi, un homme dans droits ».