«Géant aux pieds d'argile, l'Algérie entretient avec la France et l'Elysée des relations erratiques», écrit Valeurs Actuelles dans un dossier diffus de dix pages paru dans son édition N ° 4578 du 22 août. Pour le magazine français, «le pouvoir de déstabilisation de l'Algérie est immense.» L'ancien ambassadeur français à Alger, Xavier Driencourt, avait déclaré que «les Algériens ne comprennent que le rapport de force. Il faut que nous aussi, on ait un discours qui soit plus clair.» Il appelle Paris à avoir une position «moins timorée, beaucoup plus forte» face à Alger. La présidentielle du 7 septembre est un «match électoral à l'issue connue d'avance où les autres joueurs ont le statut de figurants.» Une seule réelle inconnue plane sur le scrutin de septembre : quel sera le taux de participation ? «Si la participation devait exploser, ce serait le signe de l'importance et de l'efficacité de la fraude avalisée par les autorités pour faire illusion, préviennent les experts», affirme la même source, ajoutant que Tebboune «achète la paix sociale à coups de subventions, tout en multipliant les arrestations d'opposants», alors que le gros de l'économie «est bridé par les vieux carcans socialistes, mité par le travail au noir et la corruption, plombé par une démographie toujours galopante; la moitié des Algériens a moins de 30 ans, un tiers, moins de 20 ans.» Selon l'hebdomadaire français, «les épisodes de l'épidémie mondiale et de la guerre d'Ukraine ont, en outre, poussé les généraux à accélérer la stratégie d'autonomisation de l'armée, qui a intensifié les prises de contrôle de moyens de production. C'est le cas de la SNVI, le fabricant historique de bus et camions, de coopératives agricoles de production de céréales, de fabricants de médicaments ou encore de seringues. Les généraux veulent être en mesure de jouer les gendarmes de la région et, le cas échéant, de soutenir un conflit dur, car les tensions s'accumulent dans la région.» L'Algérie est piège dans un contexte régional tendu : «trois des six voisins immédiats du pays sont en crise. Dans le chaos libyen, Alger soutient les islamistes de Tripoli contre le maréchal Haftar, l'homme fort de l'Est, allié aux Russes. Au Niger et au Mali, l'engagement de ces derniers auprès des juntes affaiblit son influence historique et les migrants subsahariens affluent à leurs frontières communes. Avec le Maroc, c'est la "paix froide" depuis la rupture des relations diplomatiques, en 2021. Deux événements ont ravivé les plaies entre les deux pays, qui se sont affrontés militairement en 1963, 1975 et 1976 : la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté du royaume chérifien sur le Sahara occidental et la normalisation des relations du Maroc avec Israël.» «Ces gens [du régime algérien] ne se réunissent pas concrètement autour d'une table avec un ordre du jour et un relevé de décisions. C'est quelque chose d'insaisissable, d'opaque, y compris pour les Algériens eux-mêmes», avait noté M. Driencourt en évoquant le fonctionnement politique en Algérie.