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Réseau de trafic d'armes «démantelé» par Alger après avoir transité par la France : Ferhat Mehenni critique «une mise en scène fomentée par les renseignements algériens avant la présidentielle de septembre»
Dans une allocution diffusée en fin de semaine, le président du Mouvement d'autonomie de la Kabylie (MAK), classé comme organisation terroriste par Alger, a accusé les autorités algériennes de bâcler de fausses accusations contre son organisation qui lutte, selon lui, de manière pacifique. Les autorités algériennes avaient annoncé le 13 août l'arrestation de 21 personnes, soupçonnées d'appartenir à «un réseau terroriste» ainsi qu'une importante saisie d'armes et munitions dissimulées dans un véhicule ayant voyagé en ferry de la France jusqu'à Bejaïa, dans le nord-est du pays. Dimanche, le président du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste) Ferhat Mehenni a réprouvé «une mise en scène et un scénario fabriqués par les renseignements algériens pour diaboliser le MAK aux yeux de l'opinion publique locale et internationale.» Le ministère algérien de la défense a fait état de l'interpellation, le 4 août dans le port de Bejaïa, d'un homme et de son épouse «en possession d'une quantité d'armes à feu, munitions et d'une somme en devises ainsi que d'autres objets dissimulés dans leur véhicule dans l'intention de les introduire clandestinement au pays depuis le port de Marseille (France)». Le MAK est un mouvement pacifique Pour M. Mehanni, le MAK «ne représentait et ne représentera aucun danger pour l'Algérie, et s'il y a quelque danger, il vient de l'establishment militaire algérien qui est le seul péril pour le pays.» À cet égard, il a souligné que son mouvement «plaide pour une solution politique et pacifique qui permette à la Kabylie de déterminer son sort et de se gouverner elle-même.». Le haut-responsable politique en exil a critiqué la dualité algérienne «qui défend le droit à l'autodétermination pour le Polisario (groupe terroriste) et le récuse pour son peuple.» Selon un communiqué officiel algérien, «le mis en cause [dans l'affaire] a avoué son implication et son adhésion à l'organisation terroriste "MAK"», après une enquête qui a mené à dix-neuf autres arrestations de «membres du même réseau terroriste» et à la saisie d'«une autre quantité importante d'armes dans un atelier clandestin de réparation d'armes» près de Béjaïa. Au total, les autorités ont saisi «21 armes, 2 000 balles de différents calibres, des pièces vestimentaires semblables à des vêtements militaires, des armes blanches et des stocks de cartouches», selon le procureur adjoint Sidali Bouzrina du tribunal de Sidi M'Hamed, près d'Alger, cité par l'agence de presse officielle APS. Sans apporter des preuves, le ministère a prétendu que «les armes saisies avaient été acquises par un réseau de cette organisation terroriste», actif sur le territoire français, avec l'objectif de «les introduire» en Algérie et de «les remettre à des cellules dormantes de ladite organisation». Il a accusé ces «cellules» de préparer des «actions terroristes selon un agenda établi, avec la complicité de services de renseignement étrangers hostiles à l'Algérie, ayant pour objectif de semer le trouble et perturber le bon déroulement» de la présidentielle du 7 septembre. Selon M. Mehenni, «les aveux publiés d'une personne soupçonnée d'être liée au mouvement indépendantiste font partie de la guerre de l'information que le régime mène contre nous», estimant que ces allégations, diffusées à ce moment précis, peuvent être accolées aux élections du 7 septembre. M. Mehenni a critiqué «des contradictions dans les déclarations du procureur et celles du ministère algérien de la défense au sujet de cette affaire, surtout les détails en rapport avec la quantité d'armes saisies lors de cette opération, qui proviendraient du port de Marseille.» Cela démontre, selon lui, «l'incompétence de ceux qui ont préparé ce scénario.» «Les autorités algériennes n'ont confisqué aucune arme et j'exige que soient publiée l'identité de toutes les personnes que l'Algérie dit avoir arrêtées dans cette opération suspecte», a-t-il noté. «Nous sommes victimes du racisme du régime algérien, et par conséquent nous n'avons aucun droit d'être racistes», a-t-il précisé, insistant sur le fait que «le MAK ne sera jamais derrière une attaque sur le sol algérien.» «Cela sera uniquement fomenté par les autorités algériennes elles-mêmes parce que nous sommes un mouvement pacifique qui rejette la violence», a-t-il tranché.