En prévision des deux confrontations cruciales contre la Zambie (7 juin) et le Congo (11 juin) en éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 de football, Walid Regragui devra se poser de nombreuses questions sur la manière de résoudre le casse-tête de l'attaque, dont la résolution serait la clé de voûte de la qualification du Maroc. Le public marocain n'a pas encore digéré la sortie par la petite porte à la dernière CAN en Côte d'Ivoire, essentiellement à cause d'une animation offensive laissant beaucoup à désirer. Y a-t-il eu du changement dans l'air depuis ? Jamais un sélectionneur national n'a disposé d'autant de choix dans ce secteur avec des profils variés. Toutefois, la pléthore d'individualités n'a rien arrangé au cours des matches amicaux de mars dernier. Une victoire étriquée contre l'Angola et un décevant nul blanc face à la Mauritanie. En jetant un coup d'œil aux noms convoqués pour les rendez-vous de juin, cela rendrait rouge de jalousie n'importe quel autre coach. De ce fait,, Regragui n'a nullement le droit de se plaindre de la qualité des attaquants à sa disposition. L'équipe du Maroc compte dans ses rangs le meilleur joueur et buteur de la Champions League d'Asie, Soufiane Rahimi, le meilleur joueur et buteur de la Conference Leaugue en Europe, Ayoub El Kaabi, l'un des top scoreurs du Real Madrid, Brahim Diaz, et l'un des goleadors de la Liga, Youssef En-Nessyri. En appoint des attaquants, les Lions de l'Atlas ont le luxe de compter sur le très talentueux Hakim Ziyech, champion de Turquie avec Galatasaray, la star montante de l'AS Monaco et de la Ligue1, Elyesse Benseghir, et l'incontournable Azeddine Ounahi, dont le niveau en équipe nationale est aux antipodes de ses prestations mitigées avec l'OM. Walid Regragui, qui jouit encore de la confiance de la fédération et d'une bonne partie des supporters, gagnera beaucoup à tirer profit de cette armada. D'abord, il doit un peu prêter l'oreille aux critiques souhaitant voir une équipe nationale plus offensive et plus tranchante. Le coach national s'est souvent barricadé derrière les profondes convictions tactiques ayant propulsé les Lions de l'Atlas jusqu'en demi-finale de la Coupe du monde au Qatar. Nul ne peut lui en vouloir son légendaire et victorieux 4-1-4-1, sauf que les rencontres du Mondial étaient contre des équipes plus fortes et mieux armées. Par conséquent, ce schéma s'est avéré contre-productif contre des adversaires évoluant en bloc bas, avec quasiment les onze joueurs en défense pour cadenasser toutes les issues et empêcher les Marocains de déployer leur jeu. Walid Regragui semble être le premier conscient des limites de son système tactique en Afrique. Il lui reste de franchir le pas et d'adapter son dispositif aux qualités de ses joueurs, qui sont capables de perforer n'importe quelle défense. Il est suffisamment intelligent pour prendre la mesure de la problématique. La supériorité technique des joueurs marocains fait peur aux adversaires. C'est un fait et cela ne date pas d'aujourd'hui. Regragui a seulement besoin de mettre en veille son esprit calculateur et tout ira pour le mieux.