Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale (DGPN, sous l'égide du ministère de l'intérieur), a félicité, vendredi 15 mars, son homologue marocain Abdellatif Hammouchi, patron du pivot sécuritaire DGSN-DGST, après l'arrestation du chef du gang marseillais Yoda, Félix Bingui, et ce dans un entretien téléphonique où M. Veaux a exalté «le niveau exceptionnel de la coopération sécuritaire bilatérale», entre le Maroc et la France, exprimant par la même occasion «son hommage et son appréciation à l'égard des institutions policières marocaines.» Les deux hauts-responsables ont affirmé leur ferme volonté de «développer la coopération sécuritaire hors de pair entre Rabat et Paris», et de la hisser «à un niveau encore plus distingué» pour faire face «aux défis communs.» Avant quelques jours, Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur français, a affirmé que l'«un des plus grands narcotrafiquants marseillais a été arrêté au Maroc», se félicitant d'«un grand coup est porté aujourd'hui au narcobanditisme grâce à notre coopération avec les autorités marocaines», que M. Darmanin a remerciées. Félix Bingui, un des fugitifs les plus recherchés par la police française, faisait l'objet d'un mandat d'arrêt d'un juge d'instruction pour «importation de stupéfiants en bande organisée, transport, détention, acquisition, cession de stupéfiants, blanchiment et association de malfaiteurs». Selon la DGSN marocaine, il était impliqué dans «des affaires liées à la constitution de réseaux criminels s'activant dans le trafic international de drogue». Il a été interpellé après une opération «visant à repérer et localiser tous les endroits où le prévenu pouvait trouver refuge dans plusieurs villes marocaines». Félix Bingui «a été placé en garde à vue avant d'être présenté devant le parquet compétent à Casablanca, dans le cadre de la procédure d'extradition», selon un communiqué consulté par Barlamane.com. Cette interpellation survient alors que les principaux magistrats marseillais avaient alerté devant la commission d'enquête sénatoriale antidrogue contre le narcobanditisme «qui agit à la ville comme une sorte de gangrène qui abîme le tissu social». Cette semaine, treize membres présumés de la DZ Mafia, un gang mafieux groupant des narcotrafiquants d'origine algérienne, ont été interpellés dans plusieurs zones en France, dans une opération menée par l'Office central de la lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) de la police judiciaire. En 2023, 50 personnes ont été tuées dans des violences liées aux rivalités entre deux clans qui se disputent les points de vente consacrés au trafic de stupéfiants.