La Stratégie nationale de développement de l'espace rural et des zones de montagne repose sur une approche inclusive et intégrée au service de l'élément humain et de la dynamique locale, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit. En réponse à des questions orales à la Chambre des conseillers, le ministre a expliqué que la mise en œuvre de cette stratégie vise à mieux valoriser les ressources spécifiques des espaces ruraux, notamment les zones de montagne, tout en veillant à renforcer les infrastructures et les services de base. M. Laftit a souligné que cette stratégie nationale est pilotée par des commissions régionales pour le développement de l'espace rural et des zones montagneuses, qui élaborent des plans d'action annuels en coordination avec les services techniques des départements ministériels et des établissements publics concernés par la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation sur le terrain de cette stratégie, ainsi que par une commission nationale qui a pour missions d'approuver ces plans et d'en suivre la mise en œuvre. Cette stratégie nationale s'articule autour de trois volets, a-t-il ajouté, notant que le premier a trait à la réhabilitation sociale à travers la généralisation de l'accès aux services de base et aux infrastructures socioéconomiques, un chantier basé sur le Programme de réduction des disparités territoriales et sociales (PRDTS). Concernant le deuxième volet, a-t-il renchéri, il porte sur les projets intégrés et territorialisés à caractère économique et environnemental, tandis que le troisième axe concerne des projets structurants de désenclavement, de renforcement de l'attractivité des pôles urbains et des stations touristiques et énergétiques. Dans ce sens, M. Laftit a indiqué que, conformément aux Hautes instructions royales, le programme de réduction des disparités spatiales et sociales a été mis en œuvre durant la période 2017-2023, avec un budget d'environ 50 milliards de dirhams. Selon le ministre, ce programme vise le désenclavement des habitants des zones rurales et montagneuses par l'aménagement des routes et des pistes rurales pour améliorer leur qualité de vie et leur permettre de bénéficier équitablement des opportunités et des ressources naturelles et économiques. Le financement du programme est assuré par les Conseils régionaux avec une enveloppe de 20 MMDH, soit 40%, le Fonds de développement rural et des zones de montagne (FDRZM) avec 10,5 MMDH (21%), en plus du ministère de l'Equipement et de l'Eau à hauteur de 8 MMDH (16%), a-t-il détaillé. Il s'agit également, selon M. Laftit, d'une contribution de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) à hauteur de 4 MMDH (8%) et du ministère de l'Education nationale à hauteur de 3 MMDH (5%), alors que la contribution de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) s'élève à 2,5 MMDH (soit 5%) et celle du ministère de la Santé et du ministère de l'Agriculture représente un milliard de dirhams chacun, soit 2% pour chaque département. Concernant le bilan du programme depuis son lancement en 2017, sept plans d'action régionaux ont été mis en place annuellement pour le développement de l'espace rural et des zones de montagne avec un coût total de 49,25 milliards de DH, soit 99% du budget global de ce programme, toutes sources de financement confondues, a noté le ministre. Par ailleurs, le ministre a précisé que les crédits transférés se sont élevés à 45,55 MMDH, tandis que les crédits engagés ont atteint environ 44,05 MMDH, soit 97% des crédits transférés, et les crédits versés se sont élevés à 32,75 MMDH, soit 74% du montant engagé. Le secteur de la réhabilitation routière s'est taillé la part du lion des crédits alloués à ce programme, a souligné M. Laftit, notant que le volume des investissements dans ce secteur s'élève à environ 34 MMDH, soit 68% du montant total, alors que le volume des investissements dans les quatre autres secteurs a été de 15 MMDH, soit 31% du montant total des investissements. Ce montant, a-t-il expliqué, se répartit entre 6 MMDH pour l'approvisionnement en eau potable, 5 MMDH pour la mise à niveau et l'équipement des infrastructures éducatives, 2 MMDH pour l'électrification rurale et autant pour la mise à niveau et l'équipement des infrastructures sanitaires. Le Programme de réduction des disparités spatiales et sociales en milieu rural est arrivé à échéance fin 2023, a fait savoir le ministre, soulignant la nécessité de capitaliser sur les réussites de ce programme par la réalisation de projets dédiés à l'approvisionnement en eau potable, l'électrification rurale, la mise à niveau des infrastructures dans les domaines de l'éducation et de la santé, ainsi que la construction, l'aménagement et la réhabilitation des routes et pistes rurales.