Le ministre de la santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a inauguré, jeudi à Casablanca, le Laboratoire de contrôle de la qualité des vaccins et produits biotechnologiques, relevant du Centre de sérums et vaccins (Institut pasteur). Ayant requis un budget de 25 millions de dirhams dans le cadre d'un partenariat avec le Bureau de Réduction des Menaces du Département d'Etat américain, ce projet vise à doter le Centre de sérums et vaccins de capacités de contrôle de la qualité, de l'efficacité et de la sécurité des vaccins et produits biotechnologiques destinés à être utilisés sur le territoire national. Ce projet, qui a nécessité deux ans de travail, s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de Partenariat Public-Privé pour la fabrication locale des vaccins et des produits biotechnologiques, conformément à la vision Royale visant la souveraineté vaccinale du Maroc, a indiqué M. Aït Taleb dans une déclaration à la presse. « Ce projet va nous permettre d'accompagner la production de vaccins, notamment au niveau de l'usine de MARBIO à Benslimane qui aura la capacité de produire plus de 150 millions de doses de vaccin", a souligné M. Ait Taleb, mettant en avant la capacité d'analyse de ce nouveau laboratoire à même d'assurer le contrôle de la qualité physicochimique, microbiologique, immunologique et toxicologique des vaccins, sérums thérapeutiques et produits biotechnologiques fabriqués localement ou importés, conformément aux exigences de la pharmacopée européenne et aux exigences propres du fabricant. Le laboratoire vise également, a précisé le ministre, à assurer la formation des cadres marocains et africains aux méthodes analytiques des vaccins (Centre collaborateur du CDC Africa) et à assurer le rôle de centre collaborateur de la future Agence africaine du Médicament (AMA) pour contrôler la qualité des vaccins et produits biologiques commercialisés sur le continent, ajoutant que l'ambition est que le continent africain puisse produire plus de 60% de ses propres besoins de vaccins et exporter 30% de sa production, ce qui nécessite des critères de qualité qu'un tel laboratoire permet d'assurer. Pour sa part, la Consule générale des Etats-Unis au Maroc, Marissa Scott, a indiqué que les Etats-Unis et le Maroc partagent un engagement à faire progresser les priorités mondiales en matière de sécurité sanitaire. « Le renforcement des capacités du Centre de Sérums et Vaccins est le symbole de notre engagement mutuel à assurer la santé et la sécurité de nos citoyens », a affirmé Mme Scott, soulignant le leadership du Maroc en matière de sécurité sanitaire particulièrement démontré au cours des dernières années, et plus particulièrement « pendant les jours les plus difficiles de la pandémie de Covid-19 ». Selon la diplomate américaine, ce laboratoire renforce davantage la capacité du Maroc à détecter et à faire face aux menaces de la santé publique, à prévenir la propagation des maladies infectieuses et potentiellement à attirer de nouvelles opportunités d'investissement et de nouvelles expertises au Maroc. Dans ce sens, elle a relevé que le Maroc continue d'attirer les investissements des entreprises américaines dans le secteur de la santé, faisant part de la disposition des Etats-Unis à développer cette collaboration, au moment où le Maroc se fixe des objectifs ambitieux dans le secteur de la santé. De son côté, Abderrahmane El Maâroufi, directeur du Centre de sérums et vaccins, a relevé que le laboratoire représente un instrument technologique pour soutenir le projet de fabrication locale des vaccins et produits biotechnologiques, et un outil de coopération Sud Sud qui contribue à la surveillance et au contrôle de la qualité et de la sécurité des vaccins et produits biologiques utilisés sur le continent africain. Il est à noter que ce projet, construit sur une superficie de 350m2, comprend plus de 32 équipements de haute qualifié, notamment en bactériologie, en toxicologie, en immunologie, et en biologie moléculaire.