Quentin Müller, de l'hebdomadaire «Marianne», et Thérèse Di Campo, photographe, n'ont pas été arrêtés comme l'ont avancé plusieurs médias, mais sommés de quitter le Maroc. Deux journalistes français ont été appelés, mercredi 20 septembre, à quitter le Maroc où ils travaillaient, sans autorisation, sur un dossier sans relation avec le séisme qui a frappé la région d'El Haouz. Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe, ont été invités à quitter le Maroc avant d'être amenés à l'aéroport de Casablanca. Quentin était arrivé vendredi à Marrakech en se faisant passer pour un paysagiste, avant de se rendre à Casablanca où il dit enquêter sur «le roi, sa cour et ses services de sécurité.» «Des centaines de rédactions à travers le monde, dans le respect de la profession, ont adressé une demande d'autorisation au ministère de la communication. Pourquoi pas Marianne et ses collaborateurs», s'interrogent les internautes marocains. En France, pour enquêter ou prendre des images, les journalistes étrangers doivent respecter les lois en vigueur dans le pays et obtenir au préalable les autorisations nécessaires. Le Maroc, tout simplement, impose les mêmes règles. En lisant le post de Quentin Müller, on se demande comment parler d'une "longue enquête" alors qu'il n'a passé que trois jours au Maroc. Et comment en ce lapse de temps court il a "pu amasser des informations exclusives qui dépeignent un régime toujours plus dur, effrayé par tout élan de contestation locale"? À moins qu'il ne soit déjà en possession d'une clé USB contenant "l'enquête" dont il parle, remise par les services de renseignement français, habitués à distiller des informations sur le Maroc et ses institutions, dont l'appareil sécuritaire marocain qui leur donne le tournis par ses exploits et son efficacité. Le voyage au Maroc ne serait alors qu'un leurre pour justifier le soi-disant dossier et l'agrémenter des sottises de Maati Monjib. Décidément, la France n'a plus aucune considération pour les marocains. Un avocat français qui se fait passer pour un agriculteur, deux journaleux d'une télévision française pris la main dans le sac en train de filmer à Essaouira, en 2011, avec une autorisation falsifiée, et maintenant Quentin Muller qui accède au Maroc sous la couverture de paysagiste ! Sans parler de Macron qui s'adresse directement aux Marocains ! Au Maroc et à l'échelle internationale, les critiques ont fusé contre la couverture du tremblement de terre par des médias français, souvent orientée contre le roi Mohammed VI et les institutions marocaines. À l'heure où nous écrivions, des articles et des dossiers qui donnent plus d'influence à ce qu'ils peuvent dire de faux et de déplacé sur le Maroc sont publiés en France. Mercredi, le Conseil national de la presse (CNP) a ainsi indiqué dans un communiqué avoir adressé une plainte au Conseil de déontologie journalistique et de médiation français (CDJM) à propos de publications parues dans les journaux Charlie Hebdo et Libération. Le CNP a dénoncé des «violations» s'inscrivant «dans un contexte d'attaques de la part de plusieurs médias français contre le Maroc et ses institutions, après que les autorités marocaines n'ont pas donné suite à l'aide proposée par la France après le séisme».