Après sa ferme condamnation des " actes odieux " commis par les deux médias français, le Conseil national de la presse revient à la charge. Ne lâchant guère du lest, l'instance marocaine choisit la voie légale en saisissant le Conseil de déontologie journalistique et de médiation français (CDJM). Le CNP a en effet adressé une plainte à Kathleen Grosset, la présidente du CDJM. Son objet ? Les écarts déontologiques et les irrégularités professionnelles commises par les deux publications françaises dans leur couverture médiatique du séisme ayant frappé les provinces d'Al Haouz et Taroudant; le 8 septembre 2023. Plainte " Le 15 septembre, le journal Charlie Hebdo a publié une caricature incitant au boycott des initiatives de solidarité avec les victimes du séisme. Un acte inhumain et innaceptable imprégné de haine et montrant un profond manque d'empathie envers les populations des zones sinistrées ", dénonce le CNP dans son communiqué. D'après ce dernier, au lieu de faire primer l'humanisme et les valeurs de solidarité qui s'imposent dans de telles situations, le média français a préféré servir des agendas politiques en ignorant sa mission première et en enfreignant la déontologie journalistique. Concernant " Libération", le CNP a noté que le quotidien a publié le 11 septembre, une couverture mensongère. Montrant une femme âgée en détresse, le journal a titré " Aidez-nous ! Nous mourrons en silence ". Une "couverture" montée en toutes pièces selon le CNP qui affirme avoir vérifié les déclarations de cette survivante du séisme. Des investigations qui ont démontré que l'article de Libération a servi aux lecteurs de fausses déclarations doublées de fausses informations, argumente le CNP. " C'est un sacré coup à la crédibilité et au professionalisme journalistique qui devraient être de mise dans le traitement des sujets humanitaires suite aux catastrophes naturelles comme c'était le cas à Al Haouz ", matraque le représentant de la presse marocaine. Argumentaire Ce dernier a par ailleurs énuméré les écarts éthiques commis par le média francais. " Invention de fausses déclarations pour véhiculer un message erroné et une position politique visant à "saboter" les efforts déployés par les autorités marocaines, les équipes de secours marocaines et étrangères et le reste des bénévoles dans le sauvetage des victimes du séisme", recense le CNP. Ce dernier enfonce le clou en dénonçant la mauvaise foi du journal et sa publication de fake news dans une flagrante déviation de sa mission professionnelle. " Au lieu d'assumer leur responsabilité en relayant des informations fondées liées à la tragédie, certains médias se sont transformés en acteurs politiques défendant des positions idéologiques extrêmes ", fustige le CNP. Pire encore, Libération aurait failli à un principe déontologique fondamental à savoir le respect des victimes des catastrophe. " Le média français a fait dans le sensationnalisme en les utilisant sans ménagement ", ajoute le CNP. " Des écarts qui sont commis dans un contexte marqué par l'acharnement de certains médias français ayant malheureusement opté pour la diffusion de fausses informations et le ciblage systématique des institutions constitutionnelles marocaines ", regrette le CNP en expliquant ces campagnes anti-Maroc par son refus de l'aide française suite au séisme.