Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'armée algérienne a été accusé par un colonel non identifié de l'Armée nationale populaire (ANP) d'être au cœur d'un trafic intense d'armes, de carburants et de drogues, dans un enregistrement obtenu par Barlamane.com. La même source l'accuse de complicité avec le général Khaled Nezzar, qui était en fuite à l'étranger et condamné par contumace pour «complot contre l'armée», avant de regagner récemment le pays. Le général major Saïd Chengriha, premier à ce poste à ne pas être passé par l'Armée de libération nationale, est également accusé de fournir des informations sensibles aux réseaux des contrebandiers. D'après ces nouvelles révélations, son sort était lié aux présidentielles de 2019. Plus grave encore, il serait impliqué dans une tentative d'assassiner le général Ahmed Gaïd Salah, ancien chef d'état-major de l'armée algérienne et vice-ministre de la défense, un des piliers du régime depuis 1962, mort d'une crise cardiaque fin 2019 à l'âge de 79 ans. Celui qui a arraché la démission du président Abdelaziz Bouteflika et qui fut le visage du haut commandement militaire était en réalité au centre d'un complot fomenté par deux de ses prédécesseurs, Saïd Chengriha et Khaled Nezzar. Gaïd Salah, qui était l'un des ultimes représentants au sein de l'armée des anciens combattants de la guerre d'indépendance (1954-1962), cherchait à mettre en prison son successeur pour qu'il soit jugé. Mais sa mort est survenue onze jours après une présidentielle qu'il avait tenu à organiser le 12 décembre pour élire un successeur à M. Bouteflika, qui n'était qu'un certain Abdelmadjid Tebboune.