20 000 partisans du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK, indépendantiste), membres de la diaspora algérienne, binationaux ou encore militants du mouvement de protestation populaire «Hirak» ont défilé dimanche 16 avril dans Paris, pour réclamer un changement de régime en Algérie, la libération des prisonniers politiques et pour dénoncer la répression contre le peuple kabyle. Les manifestants ont commémoré le mouvement de contestation d'avril 1980, qui a constitué une rupture inédite dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Un événement réprimé dans le sang qui appelait au pluralisme politique, à la garantie des libertés démocratiques et à la promotion de la diversité culturelle et linguistique, loin des clivages régionalistes et de la prédation économique. Pour Axel Belabassi, vice-président du gouvernement provisoire du MAK, «cette marche incarne les visées pacifiques du mouvement kabyle et l'inanité des attaques du régime», accusant le pouvoir algérien de «pratiquer le terrorisme», appelant à libérer «tous les détenus d'opinion». Plusieurs collectifs s'étaient regroupés pour appeler à marcher, très symboliquement, entre la Place de la République et celle de la Bastille. Les marcheurs brandissaient à la fois des drapeaux amazighs (berbères) et algériens et étaient souvent venus en groupes. «C'est un moment crucial, il faut que la mobilisation continue contre un régime aux méthodes brutales, dictatoriales et cyniques», a déclaré à M. Belabassi.