Me Aïcha El Guella, présidente de l'Association marocaine des droits des victimes (AMDV) a déclaré à la chaîne France 24, jeudi 30 mars, que «l'épouse et les membres de la famille de Souleiman Raissouni sont parfaitement habilités à le défendre, mais ils n'ont aucunement le droit de véhiculer des affabulations à son sujet, dans la mesure où ce dernier a été condamné pour agression sexuelle contre d'un jeune marocain ayant été corroborée par des preuves tangibles, dont un audio de la victime, le témoignage d'un de ses amis et les déclarations de M. Raissouni lui-même ayant nié, au début toute connaissance de la victime, avant de se rétracter par la suite et reconnaitre sa connaissance de la victime.» Soulaiman Raissouni, condamné à cinq ans de prison, a sans cesse mobilisé son entourage pour s'attaquer à sa victime, un militant des droits des minorités sexuelles, «harcelé, séquestré et agressé», par le quinquagénaire. Ce dernier a été accusé de l'avoir violé à son domicile quelques mois son arrestation en 2020. Pour Mme Guella, «Souleiman Raissouni a choisi de faire pression sur la justice marocaine, à travers une pseudo-grève de la faim, le boycott de son procès et son exigence d'être transporté au tribunal sur une chaise roulante, au moment où sa famille et ses soutiens ont exercé des pressions à travers les médias et leurs relations avec des milieux étrangers connus pour leur animosité envers le Royaume.» Elle ajoute que «certaines instances internationales, dont le département d'Etat américain ou le Parlement Européen ont tendance à adopter des positions hostiles au Maroc sur la base de rapports publiés par des ONG hostiles aux intérêts du Maroc» avant de s'interroger : «Comment expliquer le timing de la résolution européenne empoignant le Royaume, alors que Toufik Bouachrine ou Omar Radi ont été arrêtés et jugés il y a des années ?» «Il est inconcevable que l'institution législative de l'UE puisse s'immiscer dans la justice d'un pays indépendant et souverain. Le PE a invité les proches des accusés, en marginalisant ceux des victimes. Comment peut-on parler d'un procès inéquitable, alors que 56 vidéos attestent des pratiques sexuelles exercées par Bouachrine sur ses employées et les journalistes travaillant pour le compte de son entreprise ? Comment parler d'un procès inique, alors qu'Omar Radi a reconnu avoir eu des rapports sexuels avec sa victime ? Dans les deux procès, les accusés ont été soutenus par une vingtaine d'avocats compétents et en présence d'observateurs internationaux», a-t-elle martelé. «Seul le juge dispose du pouvoir d'appréciation de poursuivre l'accusé en état de liberté provisoire ou en détention. -Les véritables opposants au Maroc sont ceux des années 1960, 1970 et 1980 et non des journalistes ayant commis des crimes de droit commun. Comment l'épouse de Souleiman Raissouni peut prétendre que son mari a été "enlevé", alors qu'il avait reçu une convocation en bonne et due forme de la part de la police judiciaire et a été interrogé conformément à la loi, d'autant plus que ses avocats l'ont rejoint à la prison et au sein des services de la police judicaire.» Contactée, Me Aïcha El Guella a affirmé que le journaliste Hakim Benltifa a mis fin à leur entretien de manière abrupte, sans qu'il tente de la recontacter.