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Normalisation Rabat-Alger : le pari de la démocratisation de l'Algérie
Publié dans Barlamane le 13 - 03 - 2023

L'Algérie est régentée depuis son indépendance par des militaires et le centre de décision en Algérie n'est pas domicilié au Palais d'El Mauradia, mais ailleurs. Il y aurait même plusieurs centres de décisions.
Depuis le limogeage de Bouteflika, dont le Maroc escomptait l'équité et la justice, dans le différend qui oppose les deux pays, l'état major de l'armée a récupéré et concentre l'ensemble des prérogatives sécuritaires dans le pays. Il a mis à la tête des services de sécurité des généraux, qui rendent compte à l'armée.
Par conséquent, l'interlocuteur réel du Maroc, pour le règlement du contentieux entre les deux pays, est bien l'armée. La question du Sahara marocain, dans une telle situation, prendrait une dimension stratégique, tellement elle engage l'armée algérienne dans ce conflit.
* Le règlement du contentieux : deux hypothèses
A priori, le règlement du contentieux entre les deux pays ne sera, à mon avis, possible, que si l'Algérie est astreinte au respect des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, forcée à se conformer au processus de paix arrêté par le conseil de sécurité. Autre hypothèse : que la situation se détériore en Algérie, et cela n'est du tout à exclure, en raison de l'instabilité qui prévaut dans ce pays, depuis au moins trois décennies, et dans cette hypothèse, il y a lieu d'espérer l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants algériens, qui tourneraient cette triste page de l'histoire entre les deux pays. L'Algérie est le seul pays du fameux «front de la fermeté» encore debout. Le printemps arabe avait éclaté plusieurs fois en Algérie, bien avant la Tunisie, mais le pouvoir a toujours réussi à se régénérer. En 1988, en 1992, puis en 2019-2020.
Malgré les moyens financiers colossaux, générés par les ressources des hydrocarbures (800 milliards en 20 ans, de 2000 à 2020), l'Algérie demeure confrontée à ce jour aux pénuries fréquentes des produits alimentaires de première nécessité : Huile, lentilles, lait, semoule, riz etc...
Pourquoi, diriez-vous ?
L'Algérie achète presque tout de l'étranger. La facture de ses achats à l'étranger avait atteint 45 milliards de dollars en 2022. Pourquoi ça ne marche pas ? l'organisation du secteur commercial et de distribution i continue de souffrir de monopoles et d'archaïsme. L'Algérie dispose de moyens assez substantiels, comme les monarchies du Golfe. Toutefois, ces dernières, comme le Maroc, sont très avancées en matière d'infrastructures. Elles sont ouvertes sur l'étranger. L'Algérie reste tournée principalement vers la Russie.
* Algérie/un tableau noir et sombre sur les droits de l'homme
L'Algérie n'arrête pas d'attaquer le Maroc devant les tribunes de l'ONU sur le registre des droits de l'homme, bien que son répertoire soit noir et sombre. En dix ans, l'armée algérienne, à tué 200.000 Algériens, alors que 20.000 autres sont portés disparus. Et encore ! Ces chiffres sont officiels. Tout a commencé lorsque l'armée à suspendu le processus électoral le 11 janvier 1992. Les partisans du FIS avaient pris les armes pour s'opposer à la confiscation de leur victoire. Ils furent traités de terroristes. Une transition qui était souhaitée par des démocrates algériens, dont Houcine Ait Ahmed, pour mettre un terme à la gouvernance éternelle de l'armée, depuis l'indépendance. Une trentaine de ministres, dont deux chefs de gouvernement, une trentaine de généraux de l'armée, de hauts fonctionnaires, des directeurs d'institutions nationales, ont été jugés et emprisonnés, dans des procès expéditifs, recommandés par l'armée, qui avait paradoxalement cautionné pendant 20 ans, la gestion de Bouteflika.
* Le Maroc en droit de se méfier de l'Algérie
Le règlement du contentieux entre le Maroc et l'Algérie soulève des problèmes très complexes. D'abord, il s'agit d'une accumulation de différends entre les deux pays qui s'étale sur plusieurs années, qui remonte aux indépendances, voire avant l'indépendance de l'Algérie, auquel il faudra ajouter le conflit du Sahara marocain. Entre les deux pays, il y'a un problème de frontières, plutôt de bornage des frontières. Certes, les accords précisent avec exactitude le tracé des frontières sur le papier. La commission militaire conjointe, prévue à cet effet, ne s'est jamais réunie pour procéder au bornage sur le terrain. Après un certain délai, et si l'autre partie refuse de s'associer au travail, la partie contractante peut procéder, seule, au bornage. C'est ce à quoi nous assistons. Les problèmes récents soulevés à Figuig.
L'Algérie procède au bornage de ses frontières. L'accord frontalier et la convention de coopération annexée à cet accord, n'a pas été appliquée, notamment l'exploitation commune d'une partie bien précise des mines de fer de Gara Djebilet. Pourquoi, me diriez-vous ? Les accords n'ont pas été mis en œuvre, parce que les rapports entre les deux pays se sont détériorés, immédiatement après la conclusion de ces accords en 1972 à Rabat. En 1973, il y a eu incursion de marocains armés, depuis le territoire algérien. En 1975, il ya eu la marche verte, qui consacre le divorce éternel entre les deux pays. Pourquoi, il ya eu revirement de l'Algérie sur la question du Sahara, par rapport à ses engagement solennels au sommet arabe de Rabat ?
Mon point de vue personnel est que l'Algérie était méfiante à l'égard du Maroc, qui n'aurait pas ratifié immédiatement les accords sur les frontières, comme l'Algérie, qui l'a fait dans les six mois qui suivirent la conclusion des accords. Ces accords n'ont été ratifiés qu'en 1989, après la normalisation des relations entre les 2 pays par feu SM le Roi Hassan II, personnellement. L'incursion de marocains armés depuis l'Algérie a repoussé en quelque sorte la ratification de ces accords et suscité la méfiance du Souverain marocain. L'Algérie se serait alors dit que le Maroc tergiverse, d'autant plus que le parti de l'Istiqlal revendiquait toujours de vastes territoires à l'ouest de l'Algérie. Alger avait donc choisi de contrecarrer la récupération des provinces du Sud, croyant que le Maroc finira par relancer ses revendications à l'Ouest de l'Algérie. Le contentieux prend alors une autre dimension et s'amplifie, jusqu'à ce jour. C'est un contentieux lourd et global.
Par où commencer le traitement de ce dossier ?
* Le pari de la démocratisation de l'Algérie
En 1988, le Maroc et l'Algérie ont rétabli leurs relations diplomatiques, rompues en 1976 à l'initiative du Maroc, au lendemain de la reconnaissance de la RASD par l'Algérie, et ce, dans un contexte de crise intérieure en Algérie (émeutes d'octobre 1988, pénuries de produits alimentaires).
L'expérience, en raison du lourd contentieux et du désaccord entier sur la question du Sahara marocain, n'aura pas duré longtemps. Les deux pays se disputaient périodiquement dans les tribunes internationales, sur ce sujet, et la presse algérienne n'avait pas du tout atténué ses campagnes et sa propagande contre le Royaume. le règlement du contentieux global entre les deux pays passe par le déballage de tous les problèmes entre les deux pays. Cet objectif est aujourd'hui impossible, en raison de l'hostilité de l'Algérie, qui est opposée à toute négociation et à toute médiation étrangère. L'Algérie serait à priori à l'aise dans une situation de rupture totale avec le Royaume.
Dans une telle situation, l'alternative qui s'offre au Maroc est de tabler sur la démocratisation de l'Algérie, une véritable démocratisation, qui consacrerait l'émergence d'une nouvelle élite de responsables, qui établirait de nouvelles priorités pour l'Algérie, qui désengagerait ce pays du conflit du Sahara, sur la base des intérêts de l'Algérie. Toutefois, la démocratisation de l'Algérie ne devrait pas laisser le Maroc dormir sur les lauriers. Notre pays devrait, de son côté, faire des pas en avant pour la consolidation du processus démocratique, qui favoriserait l'émergence des jeunes générations de responsables, qui assumeraient les charges de la gestion des affaires du pays, renforceraient la concurrence et la compétitivité entre les partis politiques, la confrontation des programmes politiques. Si le Maroc est en bonne position aujourd'hui, par rapport à la junte, il devrait toutefois consolider sa position de leader sur le plan démocratique, car la situation, en effervescence chez nos voisins depuis plus de trois décennies, risque de chambouler complètement l'ordre établi et de donner naissance à la démocratie. La démocratisation en profondeur du Maroc constitue pour nous, aujourd'hui et demain, un facteur de stabilité et de pérennité. Le Maroc devrait se prémunir contre les différentes menaces en provenance de ses frontières Est.
* Paris apporte son appui à Alger pour bloquer le processus de paix
Aujourd'hui, nous assistons à un blocage absolu du processus de paix onusien à cause de l'Algérie. La source de blocage est identifiée : c'est l'Algérie, qui refuse de participer aux tables rondes, jugées improductives. Après deux résolutions successives, et donc le refus algérien, le CS devrait établir la responsabilité de l'Algérie dans le blocage et décider de se passer de ses services, et donc imposer le règlement de la question du Sahara. La France a joué un rôle néfaste de blocage. Elle a compromis le consensus international. Son ralliement aux Etats unis, à l'Espagne et à l'Allemagne notamment aurait été décisif et fatal pour l'Algérie. Malheureusement pour nous. Macron a choisi le camp d'Alger, en ce moment et a donc apporté sa touche à l'Algérie pour bloquer le processus, jouant le jeu de la junte algérienne.
Le Maroc est, toutefois, sur le bon chemin. Ses nouvelles alliances consolident sa position sur tous les plans, y compris sur le plan militaire. La France finira par rallier le camp des Soutiens du Maroc. L'Algérie ne devrait pas à mon avis, s'engager dans des aventures militaires, dans le contexte international actuel. Son allié russe éprouverait de sérieuses difficultés pour s'imposer dans sa guerre en Ukraine. L'arsenal militaire russe a prouvé son inefficacité. Moscou aurait même besoin de rapatrier certains de ses MIG depuis l'Algérie pour continuer sa guerre. L'Algérie suscite, d'autre part, les inquiétudes des Etats unis et de l'OTAN (pas de la France) sur sa fidélité à son alliance avec Moscou. Le contexte reste défavorable pour Alger pour des aventures guerrières contre le Maroc.
*journaliste et écrivain


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