Plusieurs lanceurs d'alerte ont dénoncé des pages de désinformation pilotées depuis l'Algérie servant à propager des thèses racistes attribuées au Maroc. Cela survient au moment où des ONG condamnent sans cesse «les traitements inhumains» infligés à des migrants ouest-africains cherchant à gagner l'Europe et dont des milliers sont «en moyenne mensuellement» refoulés de l'Algérie vers le Niger voisin. Le Maroc a été la cible d'une vaste opération de manipulation menée par des trolls pro-Algériens propageant de la désinformation raciste, d'après nos constatations. L'objectif de cette opération d'influence majeure était de présenter l'image tronquée d'une opinion publique marocaine favorable à des thèses racistes, au moment où des ONG algériennes et internationales accusent les autorités algériennes d'arrêter de manière arbitraire et d'expulser manu militari des ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, parfois en les abandonnant sans eau ni nourriture en plein désert. L'Algérie, qui ne dispose pas de législation en matière d'asile, cherche à détourner l'attention à travers une énième compagne contre le Maroc. Ces agissements ont été mis au jour, lundi 27 février, par plusieurs lanceurs d'alerte ayant recensé des commentaires provocateurs contre les migrants subsahariens. Ces commentaires, publiés par des trolls changeant sans cesse d'identité, servaient ensuite de prétexte à des articles ou à des publications de médias et de canaux algériens. La page Facebook en question, réservée à un public limité, surfe sur les propos du président tunisien Kais Saied qui a prôné des «mesures urgentes» contre l'immigration clandestine d'Africains subsahariens dans son pays, affirmant que leur présence était source de «violence et de crimes». Des déclarations qui ont provoqué un tollé à l'échelle africaine. Kais Saied a présidé une réunion du Conseil de sécurité nationale «consacrée aux mesures urgentes qui doivent être prises pour faire face à l'arrivée en Tunisie d'un grand nombre de migrants clandestins en provenance d'Afrique subsaharienne», selon un communiqué de la présidence. Lors de cette réunion, le président tunisien a tenu un discours sans précédent sur l'arrivée de «hordes des migrants clandestins», insistant sur «la nécessité de mettre rapidement fin» à ce phénomène. Il a en outre soutenu que cette immigration clandestine relevait d'une «entreprise criminelle ourdie à l'orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie», afin de la transformer en un pays «africain seulement» et estomper son caractère «arabo-musulman». Plusieurs capitales africaines ont dénoncé un «discours haineux», porté «par certains partis politiques, qui mènent des actions de propagande sur le terrain facilitées par les autorités régionales», ont-elles ajouté.