Ana María Miranda Paz, membre du bloc nationaliste galicien espagnol, a voté la résolution du Parlement européen contre le Maroc avant de s'envoler, quelques heures plus tard, vers Tindouf. Le texte sur le Maroc voté la semaine dernière à Strasbourg par le Parlement européen est une mine de surprises. Ana Miranda, du groupe des Verts/Alliance libre européenne, «qui a participé aux votes de tous les accords de pêche», rappelle l'indécrottable APS, est une des députés qui mènent une campagne antimarocaine qui ne dit pas son nom à Bruxelles. Après avoir voté la résolution non-contraignante à Strasbourg, Ana Miranda s'est envolée quelques heures après vers Tindouf pour assister à la réélection de Brahim Ghali à la tête du Polisario. Le génocidaire de 73 ans a été reconduit pour un nouveau mandat de trois ans comme secrétaire général du mouvement armé, sur fond de dissentions internes, lors d'une parodie électorale auquel ont participé 1 870 délégués lors d'un congrès qui s'était ouvert le 13 janvier dans le sud algérien. Ghali, en poste depuis 2016, a obtenu 69 % des voix contre 31 % pour son rival autoproclamé Bechir Moustafa, imposé à la dernière minute par les services algériens pour donner un semblant de crédibilité à ce scrutin-mascarade où des menaces terroristes contre le Maroc ont fusé. Ana Miranda, qui a assisté au seizième congrès du Polisario, a été invitée par le régime algérien dans ce qui s'apparente à une corruption déguisée pour légitimer la pseudo-élection de Brahim Ghali. Les deux chambres du Parlement marocain, réunies en séance plénière à Rabat pour «évaluer» la résolution du Parlement européen (PE), ont dénoncé, entre autres, «une tentative désespérée d'influencer la justice marocaine indépendante» et une «violation de la souveraineté d'un pays partenaire». Le Parlement «a décidé de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen et de les soumettre à une évaluation globale», a indiqué Rachid Talbi Alami, président de la chambre des représentants.