La compagnie d'électricité sud-africaine « Eskom » aurait perdu plus de 20 milliards de rands en 2023 (plus d'un milliard de dollars), consacrant ses résultats négatifs pour la cinquième année consécutive, a révélé le directeur général de l'entité publique, Andre De Ruyter. « Ce montant représente une baisse par rapport aux 25 milliards de rands perdus au cours de l'année précédente », a déclaré M. De Ruyter dans un point de presse tenu récemment sur les résultats financiers de la compagnie en détresse. Il a relevé également que la dette d'Eskom, qui fournit plus de 90% de l'électricité du pays, s'est établie cette année à près de 400 milliards de rands (plus de 23 milliards de dollars). À cet égard, le directeur financier d'Eskom, Calib Cassim, a souligné que sans le soutien du gouvernement, la compagnie ne sera pas en mesure de respecter tous ses engagements en matière de service de la dette. La compagnie publique lourdement endettée ne génère pas suffisamment de revenus pour couvrir ses coûts d'exploitation et sa facture d'intérêts, ce qui la laisse dépendante des renflouements de l'Etat pour rester à flot. Dans ce sens, le cabinet d'audit Deloitte & Touche a exprimé dans un rapport sa préoccupation que l'entreprise ne puisse pas continuer à fonctionner, notant avoir identifié de nombreuses dépenses irrégulières, des coûts inutiles et des pertes dues à des comportements criminels. Il a également fait état de l'incapacité d'Eskom à prendre des mesures pour corriger les violations de la loi nationale sur la gestion de l'environnement ou se conformer à la loi sur la gestion des finances publiques. D'autres irrégularités ont été observées, notamment la destruction délibérée de documents d'appel d'offres, la falsification de contrats et l'absence d'enquêtes et de signalement d'inconduite financière et d'irrégularités, a poursuivi l'auditeur. L'Afrique du Sud a connu en 2022 une aggravation sans précédent de sa crise d'électricité. L'approvisionnement du pays n'a cessé de se détériorer depuis l'hiver dernier (mai-octobre), Eskom ayant décidé de passer aux niveaux supérieurs de délestages électriques, appelés « loadsheddings », après les nombreuses pannes qui ont plombé sa capacité de production. M. de Ruyter, a souligné ainsi que les perspectives pour l'année prochaine continueront d'être très contraignantes, la compagnie étant toujours incapable de résoudre ses défis liés au renforcement de sa capacité de production.