Déclarée techniquement en faillite, la compagnie aérienne sud-africain, South African Airways (SAA), a besoin d'un nouveau plan de sauvetage urgent, une situation qui aggrave les problèmes d'un pays en récession. Selon des rapports publiés par la presse locale, la SAA a besoin d'au moins 21,7 milliards de rands (1 dollar US – environ 14,50 rands) pour se maintenir à flot. La situation financière de la compagnie n'a pas cessé de se détériorer ces dernières années, avec une dette croissante. Selon certains rapports, cette dette a dépassé les actifs de la compagnie. Face à cette situation, les banques sud-africaines refusent désormais de prêter de l'argent à la compagnie. La SAA a déjà reçu de multiples injections de fonds publics, au moment où le gouvernement a désespérément cherché un nouvel investisseur dans ce transporteur criblé de dettes. Plusieurs investisseurs potentiels sollicités par les autorités sud-africaines ont refusé les propositions d'investissement. La compagnie dispose d'une flotte de 46 appareils, dont 11 Airbus A330, dont certains n'ont été livrés que l'an dernier et 16 Airbus A340. La SAA est en premier lieu victime de la corruption sans fin et d'une mauvaise gestion, des problèmes qui plombent d'autres entreprises publiques, comme ESKOM, le distributeur public de l'électricité. Des mesures draconiennes sont nécessaires pour sauver la compagnie. Cependant, la marge de manœuvre du gouvernement dirigé par le Congrès National Africain (ANC) paraît réduite compte tenu de la crise économique qui frappe le pays. L'Afrique du Sud est entrée en récession au terme du deuxième trimestre de l'année en cours, résultat de deux trimestres consécutifs de croissance négative du Produit Intérieur Brut (PIB). Ce dernier a accusé un recul de 0,7 pc au deuxième trimestre, alors que les prévisions tablaient sur une croissance de 0,6%. Cette performance négative fait suite à une contraction de 2,6% au trimestre précédent. Cette récession vient tirer la sonnette d'alarme quant à l'enlisement du ralentissement prolongé qui frappe le pays depuis 2008. Elle intervient aussi dans un contexte économique et social tendu, marqué par une aggravation des déficits sociaux, avec un chômage touchant près de 30% de la population active et une pauvreté frappant presque la moitié d'une population globale estimée à environ 56 millions d'âmes.