L'Iran a sanctionné lundi le MI5, des responsables militaires britanniques ainsi que des personnalités politiques allemandes en représailles aux «sanctions illégales» prises par les parties européennes, selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Lors de sa conférence hebdomadaire Nasser Kanani a accusé les Européens et les Britanniques d'«ingérence dans les affaires intérieures de la République islamique» avant de préciser que le sanctions iraniennes «entraient en vigueur aujourd'hui». Le Royaume-Uni et l'Allemagne ont été particulièrement virulents dans leurs critiques envers l'Iran suite aux manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après son arrestation par la police des moeurs pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique. L'Iran a imposé ses sanctions à 32 personnes et entités avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Bruxelles. Ces derniers devraient imposer des sanctions supplémentaires contre l'Iran sur la question des droits de l'Homme et la fourniture à la Russie de drones utilisés contre l'Ukraine. La liste des sanctions iraniennes vise notamment Ken McCallum, directeur général de l'agence d'espionnage le MI5 et le chef d'état-major de la défense, l'amiral Sir Tony Radakin. Parmi les autres personnes sanctionnées figurent des membres anciens et actuels du Parlement britannique et The Tony Blair Institute for Global Change. Plusieurs personnalités politiques et entreprises allemandes sont également visées. Il s'agit notamment d'Annegret Kramp-Karrenbauer, ancienne chef du parti de l'Union chrétienne-démocrate allemande et de Claudia Roth, commissaire du gouvernement fédéral à la culture et aux médias. Sont également sanctionnés le magazine satirique français Charlie Hebdo et le département persan de Radio Free Europe. Les personnes sanctionnées ne pourront pas entrer en Iran et leurs avoirs seront gelés. Le mois dernier, la Grande-Bretagne et l'UE ont étendu les sanctions contre les responsables et les organisations iraniennes suite à la répression des manifestations en Iran. Vendredi, le Royaume Uni avait annoncé de nouvelles sanctions après que l'Iran a procédé à sa première exécution annoncée liée aux manifestations. La justice iranienne a annoncé lundi qu'une deuxième condamnation à mort avait été exécutée. Majidreza Rahnavard a été condamné à mort par un tribunal de Machhad pour avoir tué deux membres des forces de sécurité avec un couteau, selon le service d'information judiciaire. La première exécution, jeudi, faisait suite à la condamnation de Mohsen Shekari pour avoir blessé un membre des forces de sécurité avec une machette.