La Commission européenne et le Parlement européen sont d'accord pour intégrer ces trois pays à l'espace européen de libre circulation, mais il faudra un vote à l'unanimité des Etats membres pour valider cet élargissement. La Commission européenne a de nouveau appelé mercredi 16 novembre les pays de l'UE à accepter l'intégration complète de la Bulgarie, de la Croatie et de la Roumanie dans l'espace Schengen, vaste zone de libre circulation permettant de voyager sans contrôles aux frontières. La Commission demande au Conseil de l'UE, qui réunit les 27 Etats membres, de «prendre les décisions nécessaires sans plus de délai pour autoriser (ces trois pays) à participer pleinement à l'espace Schengen», selon un communiqué. L'exécutif européen réclame cet élargissement de longue date, avec également le soutien du Parlement européen. Mais certains Etats membres réticents réclament des progrès en matière de lutte anti-corruption. Les ministres de la Justice et de l'Intérieur de l'UE doivent procéder à un vote sur ce sujet lors d'une réunion prévue le 8 décembre. L'unanimité des 27 est nécessaire pour autoriser la levée des contrôles aux frontières avec ces trois pays. La Commission a souligné mercredi qu'ils respectaient les règles nécessaires et les critères d'adhésion. L'effacement des frontières intérieures a pour corollaire un renforcement des frontières extérieures de l'espace Schengen: les Etats membres se trouvant à ses confins ont la responsabilité d'organiser des contrôles rigoureux à ces frontières. Il implique aussi une coopération policière entre tous les membres pour lutter contre la criminalité organisée ou le terrorisme, avec un partage de données. «Alors que Bulgarie, Croatie et Roumanie sont déjà partiellement soumis aux règles de l'espace Schengen, les contrôles aux frontières intérieures avec ces pays membres de l'UE n'ont pas été levés et ils ne profitent donc pas des bénéfices» liés à cette participation, a souligné la Commission mercredi. Un espace Schengen «élargi sans contrôle aux frontières internes rendra l'Europe plus sûre, à travers la protection renforcée de nos frontières extérieures communes et une coopération policière efficace, plus prospère, en supprimant le temps perdu aux frontières et en facilitant les relations d'affaires», plaide l'exécutif européen. L'espace Schengen, l'un des acquis les plus concrets de l'Union européenne, est une zone dans laquelle il est possible de circuler sans passeport et où les contrôles aux frontières ont en principe été abolis. Il regroupe 26 pays représentant 420 millions d'habitants, dont 22 membres de l'UE et quatre Etats associés : Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein.