Le Conseil de sécurité devrait en toute logique établir la culpabilité de l'Algérie dans l'obstruction de la mission de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, en s'opposant au processus des tables rondes auxquelles elle avait souscrit précédemment (en 2018 et 2019). Le Conseil de sécurité devrait raisonnablement désigner l'Algérie et le Polisario, comme responsables des blocages à la mise en œuvre de la dernière résolution du Conseil de sécurité 26.02, laquelle avait recommandé depuis maintenant un an, la poursuite des tables rondes et en avait désigné, de manière expresse, les parties, en l'occurrence le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Polisario. Par conséquent, le Conseil de sécurité devrait clairement établir la responsabilité de l'Algérie et du Polisario dans les blocages de la mission de Staffan de Mistura, qui s'était rendu dans la région, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du Conseil de sécurité, en faveur de la reprise du processus des tables rondes. La mission de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU tendait également, via les tables rondes, à promouvoir «une solution politique réaliste et durable (...) qui repose sur le compromis et mutuellement acceptable.» En d'autres termes, une solution qui enterre définitivement le référendum d'autodétermination, crédo du plaidoyer de l'Algérie dans les tribunes onusiennes, qui s'est révélé impossible à réaliser pour des raisons techniques fondamentales liées à l'électorat. L'Algérie qui défend l'autodétermination comme unique issue au conflit du Sahara marocain, quel que soit le format des négociations, avait refusé l'autodétermination à 30 millions d'Algériens, lorsque le peuple algérien s'était librement exprimé, lors d'élections législatives, libres et honnêtes, du 26 décembre 1991. Il réclame un référendum d'autodétermination pour 2 000 sahraouis, selon les services de renseignements espagnols, séquestrés dans les camps de Tindouf depuis 1976, parmi une population ramenée de Mauritanie, du Mali, du Niger, et des subsahariens, pour gonfler le nombre des pensionnaires des camps de la honte, et faire le chantage aux Nations unies, tout en refusant le recensement, maintes fois réclamé par l'ONU. Les dirigeants algériens nous diront bien évidemment qu'ils revendiquent le référendum parce qu'eux-mêmes étaient passés par cette épreuve. Mais pourquoi remonter jusqu'en 1962 ? Prenons un exemple récent où les Algériens étaient des millions à réclamer, par les urnes, le départ des généraux, en décembre 1991 ! Pourquoi avoir refusé le choix du peuple algérien, tout entier, et pourquoi avoir éliminé physiquement 200 000 de vos compatriotes ! N'était-ce pas là un véritable référendum d'autodétermination ! Surtout pour «une République algérienne démocratique et populaire». Le Maroc devrait s'atteler, au sein du Conseil de sécurité, à dessaisir le soi-disant Comité de décolonisation du dossier du Sahara marocain car, juridiquement, c'est le Conseil de sécurité qui en est saisi et qui s'attèle à la recherche d'un règlement à ce différend régional. A mes yeux, les défilés oratoires auxquels nous assistons, de la part des Algériens et de leurs partisans, est un gâchis de temps énorme pour les Nations unies, sans aucune utilité, le véritable centre de décision étant ailleurs. Les diplomates marocains devraient également concentrer leurs efforts sur l'inscription expresse et formelle de l'option d'autonomie dans les résolutions du Conseil. La décolonisation serait «une question de principe» pour notre voisin de l'Est. L'annulation des élections législatives de décembre 1991 en Algérie ne constituerait-elle pas une entorse à une autre «question de principe» qui est le choix libre du peuple algérien. *journaliste et écrivain