Les dérapages en série du président Macron n'ont décidément pas de limites. Le locataire de l'Elysée vient en effet d'intervenir personnellement, selon plusieurs sources, pour que la chaîne française CNEWS annule à la toute dernière minute, une présentation de Monsieur Ferhat Mehennni, président du mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, invité pourtant par ladite chaîne, prestation programmée depuis plusieurs jours. Ainsi, la France qui nous fait au quotidien tout un prêche sur la liberté de la presse et le droit à l'expression, vient tout simplement de piétiner ce qu'elle présente hypocritement comme étant le socle de ses valeurs, sous la pression d'Alger, un régime qualifié il y a peu de temps encore par Macron lui-même, de régime «politico-militaire fatigué.» C'est à se demander si Macron a une mémoire à ce point oublieuse, ou si tout simplement il a été étouffé par l'odeur du gaz qui plane au-dessus de l'Elysée ? Dans ce cas comme dans l'autre, la liberté de la presse par laquelle la France parade en héros depuis la nuit des temps, n'est en fait qu'une grossière caricature, ou plus précisément un leurre parfaitement soluble dans les alliances politico-affairistes sans lendemain. Cette génuflexion de la France face à l'Algérie à l'allure d'une humiliation, cette docilité sans retenue, indiquent tout simplement que «le macronisme» est rentré de plain-pied, l'échine courbé, dans le moule du régime «politico-militaire fatigué.» Au vu de ce don de volte-face, de ce déficit de vision caractérisé, nul ne peut s'empêcher de conclure qu'il y a là, assurément, matière à s'alarmer pour l'ensemble des partenaires de la France, y compris en Europe. *Ancien directeur de l'information de la MAP