L'armée israélienne a dit samedi avoir frappé des positions du mouvement islamiste Hamas à Gaza, qui selon des sources palestiniennes ont endommagé des maisons sans faire de victimes, après le tir de quatre roquettes depuis ce territoire vers Israël. Dans la nuit de vendredi à samedi, les sirènes d'alarme ont retenti dans la ville d'Ashkelon et dans d'autres localités du sud d'Israël, limitrophes de la bande de Gaza, pour alerter de tirs de roquettes. « Une des roquettes a été interceptée par le bouclier antimissiles », a indiqué l'armée israélienne dans son communiqué ajoutant que trois autres étaient tombées dans des champs. En représailles, l'armée a mené tôt samedi une série de frappes aériennes sur des positions du Hamas dans l'enclave palestinienne, sous blocus israélien depuis 15 ans. « Des avions de combat ont visé un site de fabrication d'armes du Hamas » poursuit l'armée, « l'un des plus importants sites de fabrication de roquettes dans la bande de Gaza ». Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a dénoncé ces frappes sans faire état de victimes. Selon l'agence de presse palestinienne Wafa, des « missiles ont été tirés près d'une station touristique à Sheikh Ijjileen, au sud-ouest de la ville de Gaza ». « Une épaisse fumée a été aperçue émanant de la zone de l'attaque », indique l'agence qui ajoute que d'autres bombardements près de Nusseirat, dans le centre de la bande de Gaza ont endommagé des maisons. Les derniers tirs de roquettes provenant de Gaza et frappes israéliennes sur l'enclave palestinienne remontent à juin dernier. Ces tirs interviennent au lendemain de la visite du président américain Joe Biden en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël. Il a rencontré à Bethléem le président palestinien Mahmoud Abbas dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient, qui l'a également conduit en Israël. Joe Biden a annoncé une aide de 100 millions de dollars au réseau hospitalier de Jérusalem-Est, secteur palestinien de la Ville sainte occupé par Israël et un projet pour déployer la 4G en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Si M. Biden a plaidé pour un « Etat palestinien indépendant » avec une « continuité territoriale », il a toutefois affirmé que les conditions n'étaient actuellement pas réunies pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014. Pour le porte-parole du Hamas, « il n'y a rien de nouveau dans le discours du président américain Joe Biden sur la question palestinienne, si ce n'est la consolidation de son parti pris pour la vision de l'occupation » israélienne. Samedi soir, Israël a annoncé suspendre l'augmentation du nombre de permis d'entrée sur son territoire accordés aux Palestiniens de la bande de Gaza, annoncée plus tôt dans la semaine. L'Etat hébreu avait dit mardi prévoir d'accorder 1.5000 permis de travail supplémentaires aux habitants de la bande de Gaza, passant de 14.000 à 15.500 par jour. « Le ministre de la Défense Benny Gantz a décidé de suspendre l'augmentation (…) en réponse aux tirs de roquettes », a indiqué dans un communiqué le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense qui supervise les activités civiles dans les Territoires palestiniens.