Abdelali Hamieddine est poursuivi pour «participation à un homicide volontaire» dans un dossier datant de 1993, et dont l'issue est attendue. Le procès d'Abdelali Hamieddine, un haut responsable du Parti justice et développement (PJD, opposition) se poursuit, lundi 23 mai, à Fès. Dans un communiqué, la famille de Mohamed Ait Ljid «a réclamé la vérité, le droit, et le respect des institutions judiciaires». «Nous souhaitons que le travail de la justice ne soit entravé d'aucune manière dans cette affaire»; a déclaré la famille ajoutant que «toute la vérité doit jaillir à l'issue de ce procès qui est dans ses phases finales». Un important dispositif policier a été mobilisé aux abords de la cour d'appel, selon nos sources. Le procès, qui arrive à sa fin, se déroule en présence de dizaines de personnes venues soutenir la partie civile et le dirigeant islamiste controversé. Des affrontements entre étudiants islamistes et de gauche avaient à l'époque entraîné la mort d'un de ces derniers, Mohamed Ait Ljid. Abdelali Hamieddine, qui étudiait alors à l'université de Fès, avait été condamné à deux ans de prison pour «participation à une rixe au cours de laquelle sont exercées des violences ayant entraîné la mort». En juillet 2017, des proches de la victime ont déposé une nouvelle plainte. Et le juge d'instruction a décidé fin 2018 de poursuivre le responsable islamiste, en requalifiant les faits, pour «participation à un homicide volontaire». Le PJD, quand il était au pouvoir, avait exprimé son «soutien unanime» à Hamieddine, et l'ancien chef du gouvernement, Saad-Dine Otmani, ainsi que l'ancien ministre d'Etat chargé des droits de l'homme (et ex-ministre de la justice), Mustapha Ramid, autre figure du PJD, se sont immiscés à cette affaire, soulevant un tollé chez les magistrats qui dénoncent une atteinte à l'indépendance de la justice.