Le secrétaire régional du PJD de la région Rabat-Salé-Kénitra, Abdelali Hamieddine, est à nouveau poursuivi dans le cadre du meurtre de l'étudiant de gauche Mohamed Aït Ljid Benaïssa en 1993. Le ministre Mustapha Ramid dénonce quant à lui un vice de procédure, étant donné que le secrétaire régional avait déjà été jugé. La Cour d'appel de Fès a décidé de poursuivre le secrétaire régional du PJD de la région Rabat-Salé-Kénitra, Abdelali Hamieddine, pour complicité de meurtre de Mohamed Aït Ljid Benaïssa en 1993, rapporte le site Barlamane. Egalement président du Forum de la dignité pour les droits de l'Homme, Abdelali Hamieddine fait l'objet de plaintes déposées par la famille du défunt, la dernière datant de fin 2017. Suite à cette annonce, le ministre d'Etat aux droits de l'Homme, Mustapha Ramid s'est dit «surpris par cette accusation», dans le cadre d'une affaire où le secrétaire régional du PJD «a déjà été jugé et acquitté». Mustapha Ramid se fait l'avocat de Hamieddine Citant l'article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le ministre affirme que «nul ne peut plus être jugé ni puni pour un crime pour lequel il a déjà été condamné ou acquitté par un jugement définitif, conformément à la loi et à la procédure pénale de chaque pays». Et d'ajouter que «cette règle bien établie du système judiciaire marocain et la constance de sa jurisprudence sont inscrites dans de nombreuses dispositions de la loi, qui seront examinées en détail prochainement». «Le respect des droits de l'Homme et les règles de base d'un procès équitable dans ce pays nécessite une lutte acharnée et sans bornes contre toutes les forces rétrogrades», a-t-il ajouté. Néanmoins, le ministre, qui se dit «en colère», croit au «rétablissement de la justice, qui mettra fin à cette grave dérive lors de la prochaine phase judicaire». Pour rappel, Mohamed Aït Ljid Benaïssa a été tué à la suite de violences survenues le 25 février 1993 à l'Université Sidi Mohamed Ben Abdallah (Fès). Ces affrontements, qui avaient opposé étudiants de gauche et islamistes, avaient évolué en course-poursuite dans la ville, avant de se terminer par la mort de Aït Ljid. Depuis, Hamieddine a purgé une peine de deux ans de prison entre 1994 et 1996, accusé de «participation à une réunion séditieuse au cours de laquelle sont exercées des violences ayant entraîné la mort». Quant à Omar Mohib, désigné comme le principal coupable et affilié à l'association Al Adl Wal Ihsane, il n'a été arrêté que treize ans après les faits. Le 11 septembre 2007, il a été condamné à 10 ans de réclusion pour homicide volontaire. Sorti de prison, Abdelali Hamieddine, lui, a obtenu réparation après avoir saisi l'Instance équité et réconciliation (IER) quant aux conditions de son arrestation et sa «détention préventive». Article modifié le 2018/12/10 à 15h48