Le nombre de traversées clandestines, multipliées par trois en 2021, pourrait atteindre un nouveau record cette année. Plus de 250 migrants ont été repérés à bord de sept embarcations de fortune tandis qu'ils traversaient dimanche la Manche pour se rendre au Royaume-Uni, a indiqué lundi 2 mai le ministère britannique de la Défense. Le nombre de traversées clandestines, multipliées par trois en 2021, pourrait atteindre un nouveau record cette année. C'est la première fois en onze jours que le gouvernement britannique – qui actualise quotidiennement les données concernant ces traversées illégales – fait état d'embarcations dans la Manche, la fin du mois d'avril ayant été marquée par des vents violents et une mer agitée. 7000 migrants depuis le début de l'année La Marine britannique, en charge depuis mi-avril du contrôle des traversées illégales dans la Manche avec pour objectif de mieux les détecter, a fait état de 254 personnes ayant traversé à bord de sept embarcations dimanche. Des images publiées dans les médias britanniques montrent également des migrants continuant d'arriver lundi à Douvres. Au total depuis le début de l'année, près de 7000 personnes ont rejoint les côtes britanniques en traversant la Manche à bord d'embarcations de fortune, selon un comptage de l'agence PA. C'est trois fois plus que le bilan l'année dernière à la même période. Réforme du droit d'asile pour renvoyer des migrants illégaux Si le premier ministre Boris Johnson a fait de la lutte contre l'immigration illégale sa priorité après le Brexit, les traversées ont continué d'augmenter, triplant en 2021, année marquée par la mort de 27 migrants dans un naufrage fin novembre. Plus de 28.500 personnes ont effectué ces périlleuses traversées en 2021, contre 8466 en 2020, 1843 en 2019 et 299 en 2018, selon le ministère de l'Intérieur. Pour décourager les traversées, le gouvernement a fait inscrire la semaine dernière dans la loi une réforme controversée du droit d'asile, qui prévoit notamment d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile arrivés illégalement au Royaume-Uni, le temps que leur demande d'asile soit étudiée. La nouvelle loi a été vertement critiquée par les organisations internationales et d'aide aux réfugiés. Le Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés a regretté mercredi un texte qui «sape les lois et pratiques internationales établies en matière de protection des réfugiés».