L'ONU s'est dite vendredi 29 avril «profondément consternée» par la suspension définitive de RFI et France 24, au Mali et s'inquiète plus largement des atteintes à la liberté de la presse et d'expression de la part de l'autorité de transition. «Nous demandons à l'autorité militaire de transition du Mali d'annuler cette interdiction et de permettre aux médias indépendants de travailler librement dans le pays», a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-commissariat aux droits de l'homme lors d'un briefing de l'ONU à Genève. «Ces suspensions ne sont que le dernier acte d'une série d'actions qui limitent la liberté de la presse et la liberté d'expression au Mali et cela se produit à un moment où il faut plus de supervision et non pas moins», a souligné Ravina Shamdasani. Les services de Michelle Bachelet continuent de documenter les allégations de sérieuses atteintes au droit humanitaire international et aux droits de l'homme dans de nombreuses parties du Mali «et nous sommes toujours très inquiets des mesures prises pour limiter un peu plus un espace civique déjà très restreint». La décision de sanctionner RFI et France 24 intervient alors que la junte malienne a accusé l'armée française d'«espionnage» et de «subversion» après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d'une base du centre du Mali récemment restituée par la France. Elle avait ordonné le 17 mars la suspension de la diffusion de RFI et France 24 après la publication par ces médias français d'informations selon lesquelles l'armée malienne était impliquée dans des exactions contre des civils, une décision qualifiée alors de «grave» par le président français Emmanuel Macron. Sur fond de crise diplomatique avec Bamako, Paris a annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, opération devant être achevée cet été.