Les deux chaînes sont interdites de diffusion dans le pays depuis le 17 mars. La France a appelé jeudi la junte au pouvoir au Mali à «reconsidérer» sa décision après la suspension définitive de l'autorisation de diffusion dans ce pays des médias français RFI et France 24, faisant part de sa «vive préoccupation». «Il s'agit d'une grave atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression, dans un contexte de tentatives répétées de manipulation de l'information au Mali. Ces chaînes diffusent leurs programmes dans le plein respect des principes d'intégrité, d'impartialité et d'indépendance. La France appelle les autorités de transition à reconsidérer leur décision», a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Suspicions d'«espionnage» La diffusion des deux médias audiovisuels français, déjà coupée depuis mi-mars au Mali, a été définitivement suspendue mercredi, signe d'une escalade des tensions entre Paris et Bamako. Sur fond de cette crise diplomatique aiguë avec Paris, les autorités au pouvoir à Bamako avait annoncé le 17 mars la suspension de l'autorisation d'émettre accordée à RFI et France 24 au Mali, accusant ces médias d'incitation à la haine, après la publication de témoignages mettant en cause l'armée malienne dans des exactions contre des civils. Cette suspension définitive intervient alors que la junte malienne a accusé mardi soir l'armée française d'«espionnage» et de «subversion» après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d'une base du centre du Mali récemment restituée par la France.