Le Département d'Etat américain a rendu public le mercredi 10 août son rapport annuel 2015 sur les Libertés religieuses dans le monde. Concernant le Maroc, le rapport salue l'effort déployé par « la monarchie qui continue de soutenir la réhabilitation des synagogues et la restauration des cimetières juifs à travers le pays, efforts qui visent à préserver le patrimoine culturel et religieux du pays et qui servent de symbole de tolérance ». Le document fait état de la poursuite du financement par le gouvernement de l'enseignement de la culture et du patrimoine juifs à l'université. Cependant, il cite des juifs et des chrétiens marocains qui affirment que les études durant le cycle primaire et secondaire, ne mentionnent pas le patrimoine historique et la présence de leurs communautés dans le pays. Selon le rapport, les juifs continuent de vivre et de pratiquer leur religion dans des synagogues en toute sécurité, et des étudiants musulmans poursuivent leurs études dans des écoles juives à Casablanca. Le rapport se fait l'écho, par ailleurs, de l'inauguration en mars dernier par le roi Mohammed VI d'une centre de formation des imams dans le cadre de la politique d'ouverture et de tolérance envers la nouvelle génération aussi bien au Maroc qu'en Afrique de l'ouest. Le gouvernement, poursuit le rapport, continue également d'autoriser plusieurs partis d' « obédience islamiste » y compris le Parti de la justice et du développement (PJD), la plus grande formation politique au parlement. Cependant, le rapport critique le code pénal qui interdit aux non musulmans de convertir les musulmans à une autre religion. Il cite le ministre de la Justice qui avait réaffirmé la liberté de changer de religion loin de toute contrainte, soulignant que l'évangélisme chrétien reste interdit car les missionnaires pratiquaient le prosélytisme chez les couches défavorisées en vue de les convertir. Le document qui situe le nombre de chrétiens marocains entre 2.000 et 6.000, même si « certains leaders » religieux parlent de 50.000, fait état de craintes de chrétiens marocains ou autres bahaïs ou chiites, qui disent être surveillés par les autorités, ce qui les oblige à pratiquer leur culte chez eux. Il a fait état également de pression exercée sur les chrétiens pour se convertir à l'Islam Le rapport souligne en conclusion que le gouvernement américain a fait en sorte de promouvoir la tolérance religieuse en matière de dialogue sur les relations bilatérales, soulignant que l'ambassadeur et les responsables du consulat ont rencontré des membres du gouvernement marocain y compris, le ministre des Habous et des affaires islamiques pour discuter de la tolérance des minorités religieuses. Ils ont fait de même avec les dirigeants des communautés juive et chrétienne.