La crainte d'être mobilisé a fait fuir de nombreux Russes du pays. Parmi eux des informaticiens, un vivier que Moscou ne veut pas perdre. Le ministère de la Défense russe a assuré samedi ne pas prévoir d'appeler ses réservistes pour rejoindre les combats en Ukraine, dénonçant de «faux appels» reçus par des Russes qu'ils imputent aux services secrets ukrainiens. «Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie n'appelle pas et ne prévoit pas d'appeler des citoyens réservistes aux commissariats militaires», a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. «Au cours des derniers jours, de nombreux hommes russes ont reçu de faux appels téléphoniques dans lesquels une voix enregistrée annonce qu'ils ont été convoqués», a-t-il indiqué. «Tous ces faux appels sont passés depuis le territoire ukrainien, ils sont absolument faux et constituent une provocation des services spéciaux ukrainiens», a-t-il ajouté. Fuite des informaticiens La crainte d'une mobilisation générale des hommes russes a provoqué une ruée à l'étranger dans les jours ayant suivi le début de l'offensive en Ukraine. Parmi les Russes réfugiés à l'étranger, il y a de très nombreux informaticiens, milieu dans lequel les Russes sont réputés. Or les autorités russes craignent de perdre ce vivier de compétences. Un texte octroyant un sursis de l'armée aux informaticiens est actuellement en préparation au gouvernement, a indiqué récemment le ministère du Développement numérique. Il est également prévu de proposer aux informaticiens des incitations financières pour rester en Russie. Ce ministère a exprimé son opposition ferme à toute mesure leur interdisant de quitter le territoire, indiquant que «de telles mesures peuvent entraîner une augmentation de l'exode des spécialistes et avoir un effet destructeur sur l'industrie dans son ensemble». «Nos spécialistes sont très appréciés sur le marché mondial de l'informatique. Nous devons leur offrir des conditions de travail décentes et compétitives, et ne pas entraver leur mobilité ou leur emploi dans des entreprises étrangères», avait ajouté le ministère.