L'Observatoire Africain des Migrations au Maroc est une déclinaison directe du Pacte de Marrakech, et en particulier de son objectif premier, qui est de collecter et d'utiliser des données précises qui serviront à l'élaboration de politiques fondées sur la connaissance des faits, indique le rapport de SM le Roi Mohammed VI, Leader sur la question de la Migration, sur le suivi de l'opérationnalisation de l'Observatoire, présenté dimanche devant le 35è Sommet Ordinaire de l'Union africaine (UA), qui se tient à Addis-Abeba. "Nous avons veillé à ce que l'opérationnalisation de l'Observatoire Africain des Migrations ait pour principal objectif l'appropriation par le Continent, de la question migratoire et des différentes dynamiques qu'elle implique au sein de l'Afrique", souligne le Souverain dans ce rapport présenté le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita. "Il s'agissait aussi pour Nous, de déconstruire la perception négative liée à la migration en fondant une nouvelle approche positive et objective en la matière, tout en mettant en valeur l'atout humain, en tant que levier pour le développement du Continent", affirme le roi Mohammed VI dans ce rapport, ajoutant que de la conception, au développement et à la mise en œuvre, le Maroc n'a ménagé aucun effort pour réaliser chacune des étapes visant "la concrétisation de Notre proposition de mise en place de l'Observatoire Africain des Migrations". L'inauguration de l'Observatoire témoigne aussi de la capacité de l'Afrique à être le précurseur de cette nouvelle gouvernance migratoire voulue par le Pacte. En effet, et alors même que la migration africaine est stigmatisée et associée à des conceptions binaires, "l'Afrique s'est positionnée comme un acteur central de la mise en œuvre du Pacte". Assurément, ajoute le rapport, la mise en place effective de l'Observatoire Africain des Migrations, qui est la toute première instance de l'Union Africaine à siéger au Maroc, a constitué un premier pas majeur en ce sens. De même, la participation notoire de l'Afrique au Fonds multipartenaires de la Migration, mécanisme mis en place en vue d'assister les pays dans la mise en œuvre du Pacte, vient confirmer l'engagement de l'Afrique pour une meilleure gouvernance de la migration, note la même source, précisant que 41% du total des projets retenus pour financement, ont été soumis par des pays africains. L'Afrique s'est, également, distinguée avec 4 projets collectifs, donnant ainsi l'exemple d'une gestion régionale concertée, que le Pacte de Marrakech appelle de ses vœux. "D'autre part, et dans la lignée de notre mandat de Leader sur la question de la migration en Afrique, nous avions proposé lors du 33e Sommet de l'Union Africaine, d'abriter, le Forum régional africain pour la mise en œuvre du Pacte de Marrakech", rappelle le rapport. Ainsi, le Maroc a organisé en septembre dernier la Réunion intergouvernementale pour l'Examen Régional africain du Pacte Mondial pour des Migrations Sûres, Ordonnées et Régulières. L'objectif de cette réunion, organisée conjointement avec la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et le Réseau des Nations Unies sur les Migrations, était d'examiner la mise en œuvre en Afrique du Pacte de Marrakech, et de consolider des conclusions pour enrichir le Forum international d'examen des migrations, prévu en 2022. Il s'agissait aussi d'identifier des actions prioritaires pour faire du Pacte de Marrakech, une plate-forme d'actions pour le Continent par l'intégration de la gestion de la migration dans nos modèles de développement et de gouvernance. De même, le Maroc a été désigné pays champion de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech. "A ce titre, Nous organiserons en 2022 une réunion ministérielle rassemblant tous les pays champions pour sensibiliser à la mise en œuvre pleine et effective des 23 objectifs du Pacte", note le rapport. A cette occasion, le Maroc continuera à faire de l'Afrique, une priorité constante de ses engagements. "Nous serons disposés à partager Notre connaissance sur la Stratégie nationale d'immigration et d'asile que Nous avons lancée en 2013 ainsi que les différentes mesures que Nous avons prises", affirme le Souverain. "A l'image de l'approche que Nous avons défendue dans l'Agenda Africain pour la Migration et lors du Pacte de Marrakech, il s'agit pour Nous de consolider la cohérence entre l'engagement national, régional et global, et de se rapprocher au plus près de l'objectif d'optimiser et d'organiser la migration au lieu de la combattre", ajoute le souverain. Ce rapport présenté à la 35ème session ordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union Africaine se propose d'établir le suivi de l'opérationnalisation effective de l'Observatoire africain des migrations. Il analyse, en outre, l'impact de la pandémie sur l'état des lieux de la migration en Afrique, décline les principaux enjeux liés à la pleine opérationnalisation de l'Observatoire Africain des Migration, et met la gouvernance migratoire en Afrique en perspective avec la relance post-Covid et la mise en œuvre du Pacte de Marrakech.