Le nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, l'Italien Staffan de Mistura, est arrivé mercredi à Rabat, première étape d'une tournée régionale qui doit le conduire aussi en Algérie, a annoncé le porte-parole de l'Organisation. En visite à Tindouf, le nouvel émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, l'Italien Staffan de Mistura, a vu de ses propres yeux des enfants recrutés par les milices du Polisario en tenue militaire. Alors que «le recrutement et l'utilisation d'enfants dans les conflits armés sont strictement interdits par le droit international» et que l'enrôlement d'enfants de d'un certain âge pouvant d'ailleurs s'apparenter à «un crime de guerre». Pour les enfants recrutés par la Polisario, le traumatisme subi est d'une extrême gravité. Le Maroc a expliqué à maintes reprises qu'ils sont soumis à un niveau incroyable de violence, qu'ils perdent leur famille et qu'ils n'ont aucune chance d'être scolarisés. Staffan de Mistura a mené une visite réussie à Rabat, première étape d'une tournée régionale qui doit le conduire aussi en Algérie. Ce dimanche, il aura des discussions avec des responsables du Front Polisario à Tindouf et Rabouni en Algérie, qui abritent des camps de séquestrés sahraouis. L'émissaire «prévoit aussi de se rendre à Alger et à Nouakchott lors de son voyage», selon le porte-parole de l'émissaire onusien en indiquant sa volonté «d'entendre les points de vue de toutes les parties concernées sur la manière de progresser vers une reprise constructive du processus politique sur le Sahara occidental». La tournée régionale de l'envoyé onusien — qui se déroule dans un contexte de raidissement des positions algériennes— a débuté cette semaine. Selon des médias régionaux, après l'étape marocaine, M. de Mistura se rendra dans des camps sahraouis le week-end prochain, puis à Alger avant de terminer sa mission en Mauritanie le 19 janvier. L'Algérie a marqué sa vive opposition à une reprise de négociations sous forme de tables rondes comme celles qui avaient été organisées en Suisse par le précédent émissaire de l'ONU, l'ex-président allemand Horst Köhler, démissionnaire à la mi-2019, dans une option de chantage politique après les récentes percées diplomatiques marocaines. La dernière table ronde s'était tenue au printemps 2019 en présence du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie. Dans un récent discours, le roi du Maroc Mohammed VI a plaidé pour un «règlement pacifique» du conflit mais il a réaffirmé que «la Marocanité du Sahara ne sera jamais à l'ordre du jour d'une quelconque tractation».