La construction de cette supposée route ne sera pas une promenade de santé puisque les villes les plus proches de chaque côté, Tindouf en Algérie et Zouerate en Mauritanie sont à plus de 700 kilomètres, ce qui signifie que ce passage nécessitera des déploiements civils et militaires pour la sécuriser. «Le projet de réalisation d'une route reliant Tindouf (Algérie) à Zouerate (Mauritanie)» annoncé en marge de la visite du président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazaouani, en Algérie, à l'invitation d'Abdelmadjid Tebboune, n'est qu'un leurre. Les deux pays partagent par ailleurs, depuis plus d'une dizaine d'années, un projet de construction de route entre Tindouf (Algérie) et Choum (Mauritanie), deux localités proches du Sahara marocain, sans que ce projet n'aboutisse. Etalée «sur une longueur de 775 Km», cette route, «sera exploitée par l'Algérie sous forme de concession de 10 ans avec une reconduction tacite.» Aucune date n'a été annoncée de source officielle pour l'ouverture effective de cette route. Aucun budget n'a été indiqué également. Une annonce qui ne manque pas de rappeler l'«inauguration» à trompe-l'œil du premier point de passage frontalier «depuis l'indépendance des deux pays», pour «donner un coup de pouce aux relations économiques et commerciales bilatérales.» Des années après, ces frontières sont encore un no man's land d'anarchie dans lequel une multitude d'activités liées aux crimes transfrontaliers, notamment les armes, la drogue, la traite humaine et les activités terroristes, sont devenues monnaie courante. La construction de ce poste frontalier «en vertu d'un accord signé par les deux pays en novembre 2017», a coûté à l'Algérie «près de 8,5 millions d'euros.» De l'argent dilapidé puisque ce point frontalier est resté sans aucune utilité majeure en raison du pullulement des trafics et des mouvements de combattants de groupes armés.