L'organisation des droits de l'homme « »Human Rights Watch » (HRW) a mis en relief la nouvelle loi marocaine régulant le travail domestique qui pourrait, selon elle, aider à protéger des milliers de femmes et de filles contre l'exploitation et les abus. La nouvelle loi a été adoptée par la Chambre des représentants le 26 juillet 2016, elle entrera en vigueur un an après sa publication dans le bulletin officiel. Avant l'adoption de la nouvelle loi, les travailleuses domestiques étaient exclues du Code du travail marocain, ce qui les laissait sans droits légaux en termes de salaire minimum, de nombre d'heures de travail, et sans même de jour de repos hebdomadaire, rappelle l'ONG soulignant que la nouvelle loi exige des contrats et fixe à 18 ans l'âge minimum pour les travailleuses domestiques, avec une période de transition de cinq ans durant laquelle les filles entre 16 et 18 ans sont autorisées à travailler. Elle limite le nombre d'heures de travail pour les employées âgées de 16 et 17 ans à 40 heures par semaine, et pour les adultes à 48 heures par semaine, alors que le code marocain du travail pour d'autres secteurs fixe la limite à 44 heures. Elle garantit 24 heures consécutives de repos hebdomadaire, et un salaire minimum de 1 542 dirhams (158 dollars US) par mois, soit 60 % du salaire minimum pour les emplois couverts par le code du travail marocain. La loi prévoit également des sanctions financières pour les employeurs qui enfreignent ces dispositions, rappelle encore HRW. Selon Rothna Begum, chercheuse sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord auprès de la division Droits des femmes, la plupart des enfants travaillant comme domestiques au Maroc proviennent de régions rurales pauvres. Souvent, ce sont des intermédiaires qui les recrutent pour travailler dans les grandes villes, en faisant des promesses trompeuses au sujet de leurs conditions de travail. Arrachées à leur foyer et leur famille, de nombreuses filles employées comme domestiques sont isolées et ne savent où s'adresser pour obtenir de l'aide si leur employeur les exploite ou les maltraite. L'ONG recommande, dans un communiqué publié lundi à Tunis, que pour appliquer la nouvelle loi, le Maroc devrait lancer une campagne publique de sensibilisation pour informer les travailleuses domestiques, ainsi que leurs employeurs, des dispositions de la loi. Le gouvernement devrait également former les inspecteurs du travail et autres agents chargés de faire respecter la loi, et rendre publiques les sanctions infligées aux employeurs qui la violent. Les inspecteurs du travail devraient disposer de l'autorité pour contrôler tout lieu où une personne travaille comme domestique, et pour interroger les travailleuses domestiques en privé sur leurs conditions de travail.