La campagne internationale des 16 Jours d'activisme contre la violence basée sur le genre est un événement international annuel qui débute le 25 novembre, date de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, et se poursuit jusqu'au 10 décembre, date de la Journée des droits humains. Dans ce cadre, ce 10 décembre à Rabat, une rencontre organisée par l'Association Adala- Pour un procès équitable, ONU Femmes Maroc et Avocats Sans frontières, a eu lieu, pour débattre de la question. Cette journée du 10 décembre qui célèbre à la fois les droits humains et la fin de la campagne annuelle de 16 jours de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, s'est achevée, à Rabat, avec une rencontre réunissant des associations de droits de la femme et des droits humains, des représentants du ministère Public, du Conseil supérieur de la Magistrature et du MEN. Modérée par Zhor El Horr, fondatrice de l'Association marocaine pour le soutien de la famille, ex-magistrate et première femme juge au Maroc, un panel diversifié a fait le diagnostic de ce fléau au Maroc. Il a aussi émis des propositions pour des résultats efficaces dans la lutte contre la violence faites aux femmes. Et la réussite de cette lutte passe par la case égalité. Après avoir établi que le choix terminologique se portait sur la la définition figurant dans la Déclaration des Nations unies sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes : – « « Les termes « violence à l'égard des femmes » désignent tous actes de violence dirigée contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée , le temps était au constat. Dans ce contexte Jamila Sayouri Présidente de Adala a déploré l'absence de définitions claires et sans équivoque des violences condamnables tout en insistant sur les nouveaux types de violences comme la violence électronique et la corruption sexuelle, que le législateur doit criminaliser. La présidente de Adala s'est également penchée sur le rôle des politiques publiques dans la mise en place des mécanismes et mesures de protection. Allah Besraoui batonnier Khouribga, a, pour sa part, affirmé que la violence a un coût économique tout en déplorant l'absence de données chiffrées et d'indicateurs pouvant l'estimer. Et ce, que celle-ci soit politique, économique, juridique, médiatique, physique et moral directe ou indirecte. Maître Besraoui a également mis en garde contre les répercussions négatives tardives sur la vie sociétale de l'adulte qui a subi enfant, des violences à l'école ou dans le milieu familial. Sur le plan politique, il a mis en garde tout en reconnaissant les bénéfices de la parité, contre le système de quotas qui souvent est une coquille vide, où au niveau local et régional, des élues sont choisies selon leurs accointances et non leur mérite. Il a par ailleurs déploré le fait que la parité ou le système de quota d'un nombre de femmes candidates non inférieur au tiers des postes de vice-présidents, soit une recommandation, et non une obligation. Car cela laisse la porte ouverte aux dérives d'entente pour que seuls des hommes se présentent aux conseils communaux. Si obligation de représentation féminine, il y avait, cela ne se produirait pas. Saida El Idrissi , présidente de l'Organisation africaine des terrains d'entente a remarqué que les études existantes sur la question de la violence faite aux femmes bénéficient toutes des financement et soutien étrangers. A cet effet, elle s'est interrogé sur l'engagement gouvernemental envers la femme, à partir du budget de l'Etat. Car a-t-elle asséné si « le nerf de la guerre est l'argent, comme le dit l'expression consacrée, alors le nerf de l'égalité et du développement c'est l'argent aussi » Pour finir, les représentant.es de la société civile ont constaté que les recommandations que cette dernière émet ne sont pas suffisantes. Et ce, car les résistances sont fortes et existent sur tous les plans notamment, exécutif et judiciaire, la question de la femme étant un enjeu politique. La réussite de leur combat contre les violences faites aux femmes dont l'inégalité des chances et en droits réside, ont-ils tous reconnus, dans le rassemblement des efforts de toutes les ONG et le réseautage effectif. Elle est fonction également de la planification à court, moyen et long terme des actions. Il s'agit, dans ce sillage, de renouveler les moyens de mobilisation, dont sur les plateformes internet. Car ce fléau, comme le qualifie l'association Adala, ne peut être combattu suivant une approche législative stricto sensu. Une approche pluridisciplinaire s'impose. Avec comme impératifs : un programme scolaire et universitaire qui éduque aux droits humains, des médias engagés pour la cause féminine et une réforme du discours religieux. .