Le media panafricain embraye sur le sujet de la pomme de terre, symptôme des fissures dans l'économie algérienne en ces termes : « Avec environ 5 millions de tonnes de pommes de terre produites chaque année, l'Algérie fait partie des vingt plus gros producteurs du monde...mais se retrouve aujourd'hui dans l'obligation d'en importer. Une situation révélatrice des failles de l'économie du pays ». Le prix de la pomme de terre, un aliment essentiel pour les Algériens a plus que doublé en quelques mois, « passant de 60 dinars (0,42 euro) à 140 dinars le kilogramme », relève Jeune Afrique. Le Smic étant inférieur à 20 000 dinars mensuels, soit 130 euros, « une heure de travail, pour les habitants les plus modestes, ne suffit pas à acheter un kilo de pommes de terre », explique le média. Jeune Afrique analyse cette augmentation de prix sans précédent comme annonciatrice d'une « crise bien plus profonde », puisque le taux d'inflation inflation important de 5,6 % (à juin dernier) dérégule la politique économique du pays. Pour éviter plus de soulèvements populaires, l'Etat a ponctuellement autorisé les importations et « annoncé le 17 novembre mettre fin aux subventions sur les produits de base ». Ces derniers, au coût annuel de plus de 15 milliards d'euros annuellement, sont : l'eau potable, le pain, la semoule, la farine, le lait en sachet, l'huile de soja, l'électricité, l'essence, le gazole, le GPL, le gaz butane et le gaz de ville, Par ailleurs, pour diminuer les effets de la crise économqiue, l'Etat a pris des mesures pénales contre les spéculateurs dans le secteur agroalimentaire. Mais cela n'empêche pas certaines dures réalités : L'Algérie, est un grand pays sur le plan de la superficie mais manque cruellement de terres cultivables, avec seulement 8,5 millions d'hectares exploitables pour l'agriculture, (soit moins de 4 % du territoire national majoritairement désertique, non cultivable). Certes, rappelle Jeune afrique, le PAM (Programme alimentaire mondial des Nations unies) le classe premier pays africain en matière de sécurité alimentaire avec un taux de personnes sous-alimentées inférieur à 2,5 % de la population ; il n'en demeure pas moins que la crise qui dure depuis 2018 est prévue pour se prolonger d'autant que le chômage actuellement de 14% va augmenter « à 19% en 2026, selon les estimations du FMI. Le media souligne que la position de l'Algérie en tant que deuxième producteur de pétrole africain (avec 14 milliards de barils de réserves de pétrole selon le rapport de Rystad Energy) et septième exportateur mondial de gaz, n'est pas suffisante pour endiguer la crise économique du pays. Car même si, analyse Jeune Afrique, « la hausse des prix des hydrocarbures devrait permettre d'atténuer les effets de la crise, puisque les ressources extractives contribuent à 45 % du budget de l'Etat et représentent 95 % de l'apport en devises, d'après le dernier rapport de la Direction générale des douanes algériennes (...) le manque d'investissements dans le secteur a rendu certaines infrastructures obsolètes. La perte en productivité s'évaluerait à 400 000 barils par jour».